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Dossier de la Rédaction

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Le facteur humain…

« Qui possède des noix, possède de l’huile !». Une sagesse des hommes de la forêt qui tient pour évidente la transformation utilitaire des produits qu’on tient à disposition. Mais une assertion battue en brèche au Cameroun dans le domaine des marchés publics. Voici en effet un phénomène qui défie le bon sens paysan : l’Etat identifie un besoin des populations, inscrit dans son budget l’infrastructure à mettre en place pour y remédier, mobilise les financements nécessaires à sa réalisation…  Surprise ! A la fin de l’année, l’ouvrage n’est pas réalisé, le projet est tombé dans le clos, l’argent mis de côté, reste au Trésor public. Et les populations n’ont que leurs yeux pour pleurer. C’est la triste réalité que vit notre pays, à cause d’un goulot d’étranglement dans le circuit de la dépense publique : la passation des marchés. Un état de fait qui affecte le budget d’investissement public (Bip).

Si la sous-consommation du Bip est récurrente, l’année 2013, correspondant à la mise en œuvre du budget programme, a battu des records de contre performance. Au point de provoquer l’ire du chef de l’Etat : « Comment expliquer qu’aucune région de notre territoire ne puisse afficher un taux d’exécution du budget d’investissement public supérieur à 50 % ? ». Ce fut l’une des interpellations fortes du président Paul Biya dans son message de vœux de nouvel an à ses compatriotes le 31 décembre 2013. L’inertie qui paralyse ainsi le secteur des marchés publics porte sans doute les stigmates de toutes les plaies dont souffre notre administration. Elle cristallise aussi les sautes d’humeur nées de réformes structurelles. En l’occurrence, la création, lors de la dernière réorganisation du gouvernement, du ministère des Marchés publics. Dans ce contexte, le bouc émissaire est vite trouvé. Et la tentation grande à jeter le bébé avec l’eau du bain.

Or Abba Sadou, ministre des Marchés publics, indique dans l’interview ci-dessus d’autres pistes pour comprendre ce blocage. D’abord pour dégager la responsabilité de son département ministériel, il révèle que 75% des marchés publics en 2013, soit 5 575 sur un total de 6 685, ne relevaient pas du portefeuille de son département ministériel. Et pour le reste, il impute les carences au retard accusé dans la transmission des dossiers d’appel d’offres (Dao) par les institutions concernées. Avec un constat qui ne peut que susciter de la suspicion : une inflation de demandes d’attributions de marchés de gré à gré, en fin d’exercice. Pour cette raison et pour les autres, on ne peut que conclure de la responsabilité du facteur humain dans la sous-consommation du Bip. D’où la nécessité d’un sursaut collectif dans les rouages de la passation des marchés.


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