La nouvelle présidente a promis mardi d’en faire la demande au Conseil de sécurité.
Catherine Samba-Panza a annoncé mardi dernier qu'elle allait demander une opération de maintien de la paix aux Nations unies pour renforcer le dispositif militaire international qu'elle juge insuffisant dans son pays. Ce « serait raisonnable et réaliste… Je vais le faire officiellement, la lettre a déjà été faite depuis hier (lundi, Ndlr) », a-t-elle déclaré sur les ondes d’une chaine radio internationale. Une position qui tranche avec celle de son prédécesseur, Michel Djotodia et qu’elle soutient par l’insuffisance des « éléments de l'opération Sangaris et « de la Misca » pour rétablir et assurer la sécurité des populations. Selon la présidente, ces soldats n’ont pu empêcher la poursuite des exactions aussi bien à Bangui qu'à l'intérieur du pays.
Entretemps, Catherine Samba-Panza n’entend pas rester les bras croisés avec les forces mises à sa disposition. « La priorité, c'est d'essayer avec l'appui des troupes en présence sur le terrain, de rétablir en urgence la sécurité et d'arrêter le désordre qui prévaut en ce moment à Bangui du fait des éléments incontrôlés des anti-balaka (milices chrétiennes) », souligne la présidente. Selon l'ambassadeur français aux Nations unies, Gérard Araud, « il faudrait déployer plus de 10 000 hommes pour sécuriser la RCA », comme l’estime l’Onu. Mais l'envoi de Casques bleus est loin d'être acquis, les États-Unis étant toujours réticents vis-à-vis de cette solution. De même, dans la Communauté des États d'Afrique centrale, le Tchad et le Congo-Brazzaville ne veulent pas perdre la main sur le conflit qui influe directement sur leurs activités, tandis que l'Union africaine souhaite qu'on laisse le temps à la Misca de faire ses preuves.
Par ailleurs, le Conseil a mis mardi sous mandat de l'Onu les 500 soldats européens qui doivent prêter main forte aux forces engagées en Centrafrique. Dénommé EUFOR RCA, ce contingent sera commandée par un Français, le général de division Philippe Pontiès, 55 ans.