Le chef supérieur des Ewondo et des Bene est décédée samedi dernier à Yaoundé des suites d’une longue maladie.

Quatre personnes assises autour d’un feu de bois allumé au milieu de la cour de la vaste concession. La famille Assiga Ahanda au quartier Rue Manguiers porte le deuil de Marie-Thérèse Assiga Ahanda. Le chef supérieur des Ewondo et des Bene est décédée samedi dernier au petit matin des suites d’une longue maladie. Depuis lors, membres de la grande famille, amis, personnalités défilent à la résidence pour réconforter la famille éplorée. Ces dernières années, la santé de la reine s’était dégradée. Selon ses proches, elle a lutté contre la mort jusqu’au bout. Elle meurt à l’âge de 72 ans.

Ancienne député à l’Assemblée nationale (1983-1988), Marie-Thérèse Assiga Ahanda était le dernier enfant encore en vie de Charles Atangana. Désignée chef supérieur des Ewondo et des Bene en 1991, elle a été intronisée en 2000. « Ces dernières années, elle s’est exclusivement  consacrée à sa famille et à la restauration de la chefferie », témoigne son fils aîné Atangana Assiga qui précise que la reine « exerçait ses charges de chef supérieur à Efoulan. » Hier, une forte délégation des patriarches et notables d’Efoulan, s’est rendue au quartier Rue Manguiers.

Chef supérieur charismatique, Marie-Thérèse Assiga Ahanda avait fait des études supérieures de chimie. « Elle s’est beaucoup investie pour la revalorisation de la chefferie traditionnelle et de la tradition Beti », témoignaient hier ses administrés rencontrés hier au quartier Rue Manguiers. Autorité morale écoutée et respectée, Marie-Thérèse Assiga Ahanda a été l’une des rares femmes, sinon la seule à diriger une chefferie de premier degré. C’est forcément-là que résidait tout le charme de sa fonction. Elle dirigeait une vaste communauté qui couvre plusieurs départements dont celui du Mfoundi, siège des institutions. Elle laisse un veuf, quatre enfants et une dizaine de petits-enfants. La reine est morte. Vive la Reine.