Alors que les affrontements entre groupes armés étaient essentiellement concentrés à Bangui et ses environs ces dernières semaines, les ex-Séléka ont créé la surprise en transportant, le week-end dernier, le conflit à Sibut, une localité située à 180 kilomètres au nord de la capitale, obligeant ainsi les troupes de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (Misca) et de l’opération Sangaris à prendre position dans cette localité. Certes, le redéploiement des troupes internationales a dissuadé les manœuvres déstabilisatrices des ex-Séléka, on observe cependant que ce groupe armé conserve une certaine capacité de nuisance.
Autant les récentes manœuvres des ex-Séléka ont semé la panique à Sibut, autant les violences survenues à Bangui, il y a quelques jours ont fait 30 morts, selon la Croix-rouge. Il est désormais établi que malgré la bienveillance des troupes de la Misca et de l’opération Sangaris à l’égard des populations locales, et en dépit de l’intense campagne de sensibilisation en faveur du désarmement, des forces tapies dans l’ombre commettent des crimes pour semer la zizanie puisque l’essentiel des décès enregistrés dans la capitale, entre temps, est survenu à la suite des meurtres à l’arme blanche. La volonté des Etats africains d’aider la République centrafricaine à traverser cette période difficile a été clairement affichée par ceux-ci. Ils n’ont pas hésité à secourir le pays frère et à renforcer les moyens de la Misca. C’est dans cette logique que les dirigeants de l’Union africaine et les autres représentants de la communauté internationale se sont réunis, samedi dernier, dans la foulée du sommet de l’organisation panafricaine, pour lever des fonds en faveur de la Misca. Ils sont parvenus à mobiliser environ 153 milliards de F pour la force africaine. La veille, au cours du sommet, l’Union européenne avait déjà promis 45 millions d’euros supplémentaires (environ 30 milliards de F). Au profit de la Centrafrique. Ce supplément s’ajoute à la somme 150 millions d’euros (environ 99 milliards de F), déjà débloqués par l’UE en faveur de la RCA. Ce à quoi s’ajoute l’annonce du renforcement de l’aide de la France sous forme d’un soutien logistique. Il y a certainement là un soutien important qui va permettre à la Misca de monter en puissance et ragaillardir les troupes déployées sur le terrain. Face à la menace de génocide qui plane sur le pays ainsi que celle de la partition et devant les extrémismes qui continuent de se manifester, malgré les appels à la réconciliation nationale, ce soutien vaut son pesant d’or.
