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Dossier de la Rédaction

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Le trafic de carburant continue

Si Nsam est le site le plus connu pour le commerce illicite des produits pétroliers, de nombreux endroits pullulent dans la capitale.

A ce jour, s’il existe un secret bien partagé à Yaoundé, c’est celui du point de vente du carburant de Nsam. Non loin des locaux de la Société Camerounaise des Dépôts pétroliers (SCDP), mais surtout, non loin du site de la catastrophe qui fit de nombreux morts un 14 février 1998. Ici, rien ne laisse a priori penser que le premier venu peut avoir du gasoil ou du super. Tout semble normal, entre la circulation assez fluide en ce lundi matin, le va-et-vient des travailleurs de la SCDP et quelques camions qui entrent et sortent.

Normal, jusqu’à ce que l’attention soit attirée par un curieux mouvement dans les herbes plutôt bien entretenues dans ce coin. Plusieurs véhicules, majoritairement des taxis en cette matinée de début février se succèdent dans cette banale allée qui ne débouche nulle part. A quelques mètres de la route, un groupe d’hommes s’active autour de gros bidons, un entonnoir de fortune à la main. C’est, en effet, à l’aide de vieilles bouteilles en plastique, coupées en deux que ces commerçants remplissent les réservoirs des voitures qui ne cessent d’arriver. Un chauffeur de taxi avance des raisons économiques pour justifier la fréquentation de ce  lieu. « Je fais beaucoup d’économies en me ravitaillant ici où le litre de super coûte 500 F ici, contre 569 F à la station. Quand tu achètes 20 litres, la différence est énorme et tu peux t’en sortir à la fin de la journée avec de quoi rationner à la maison et la recette du patron sans trop de difficulté », explique le quadragénaire. Pour un autre automobiliste, c’est la possibilité de crédit qui le fidélise à Nsam. « Je suis déjà un habitué. Et quand la fin du mois devient difficile à gérer, je peux consommer à crédit et dès que le salaire passe, je viens payer », affirme-t-il.

Quant à savoir d’où vient tout ce carburant, chacun a son idée. « Ces commerçants doivent certainement s’approvisionner dans les stations-service ou auprès des camions qui sortent de la SCDP », croit savoir un client qui n’est pas loin de la vérité. En effet, la principale source d’approvisionnement, ce sont les camions des entreprises distributrices de produits pétroliers. « Les chauffeurs de ces camions nous livrent une fois qu’ils ont été servis à la SCDP. Ils laissent quelque chose avant de partir et chacun y trouve son compte », lance un des jeunes vendeurs, un peu sur la défensive. « Parfois, c’est dans les wagons-citernes qui viennent de Douala que nous nous servons », poursuit le jeune homme. Mais il avoue que les choses sont devenues un peu difficiles. « On a dû se déplacer pour fuir les autorités qui nous pourchassent. Même les livraisons se font plus discrètement maintenant, parce qu’on a peur d’être attrapé », explique le vendeur. En effet, ces commerçants qui étaient d’abord basés le long des rails à Nsam, ont traversé la route et se tapissent dans les herbes en face.  Et l’activité n’est plus très fréquente sur la grande route. Les acteurs de la filière se rabattent sur le chemin arrière de la SCDP, ou dans les périphéries de Yaoundé. « C’est de ça que nous vivons. Donc nous ne pouvons pas abandonner. On a toujours la catastrophe de Nsam en mémoire, mais depuis 1998, est-ce qu’un autre accident est encore arrivé », lance un autre de ces commerçants.

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