Les travaux engagés par le Minhdu s’achèvent dans sept mois sur cet axe très fréquenté.
Longtemps évitée à cause de ses énormes nids de poule, la route Carrefour-Ekounou- Coron sera bientôt goudronnée. Les travaux ont démarré lundi dernier. Ils sont initiés par le ministère de l’Habitat et du Développement urbain (Minhdu), à travers le Projet de développement du secteur urbain de l’approvisionnement en eau.
Déjà cinq jours sur le site et les actions de l’entreprise Buns, maître d’œuvre, sautent aux yeux. Ce samedi matin, la chaussée, minuscule par le passée, a été élargie. Comptoirs et autres étals jouxtant la route ont pris un coup. Même la buvette située à côté du palais de justice a vu sa véranda réduite. Du carrefour Ekounou à l’entrée de la morgue, des troues béants y sont toujours, mais l’élargissement de la chaussée a déjà changé le décor des lieux. Mahama Tabou, directeur des travaux explique qu’ils « sont en train de faire le nettoyage des accotements. C’est après qu’interviendra le décapage, opération consistant à l’enlèvement des parcelles de goudron existant. » La route proprement dite sera livrée dans sept mois, sauf incident majeur. Un axe à deux voies qui aura, en plus des aménagements habituels, des lieux de décharges pour les camions de l’entreprise d’hygiène et de salubrité du Cameroun.
Mais en attendant, l’on devra s’armer de patience pour braver ce trajet. Ce matin d’ailleurs c’est à l’arrêt d’un engin que quelques véhicules sont autorisés à avancer. Juste après, le passage est interdit. « Nous avons prévu des déviations. Mais ce n’est pas encore possible. La zone est non seulement habitée mais regorge aussi beaucoup d’institutions. Ce que nous souhaitons, c’est l’interdiction du passage des poids lourds», explique le directeur des travaux.
Côté déguerpissements, l’on apprend sur le site que c’était prévu. Les populations avaient été informées. Les dédommagements sont également en vue. Mais sûrement pas encore disponibles à en croire Dataï Ayissi, un habitant du quartier. Ce dernier explique : « Mes trois comptoirs ont été cassés. Je ne suis pas mécontent du travail abattu par l’Etat. C’est le prix du développement. Mais j’aurais aimé qu’on soit dédommagé avant. » Pour Mme Julienne Alegua, dédommagée ou pas, elle est déjà heureuse de savoir que leur route est en construction. « On n’en pouvait plus ici avec la poussière et la boue. Même les taxis étaient rares. Nous disons merci au président de la République. On pensait qu’on nous avait déjà oublié », a assuré la dame, visiblement très contente. De sources bien introduites au Minhdu, les travaux sont financés par l’Etat et la Banque mondiale. Au-delà de ce tronçon, des voies secondaires sont également aménagées. Notamment celles situées à côté du palais de justice ou de la Boulangerie d’Ekounou. Ce sera donc bientôt le soulagement pour les habitants des quartiers Kondengui, Nkomo, Awae et autres.
