Des centaines de camions en partance pour Bangui sont stationnés depuis deux mois.

A ce jour, environ 250 camions, chargés de marchandises diverses sont stationnés à la frontière entre le Cameroun et la République centrafricaine (RCA). Depuis deux mois, les gros porteurs longent la route, sans pouvoir aller livrer comme d’habitude, les biens destinés à ce pays en crise et arrivés par le Port autonome de Douala. « La situation est grave. Nous avons peur pour notre sécurité. C’est pourquoi nous avons décidé de rester sur le territoire camerounais où nous sommes chez nous, sans aucune menace qui pèse sur nous », explique Ibrahima Yaya, président du Syndicat national des chauffeurs professionnels des transports du Cameroun (Syncprotcam). Et cette peur se justifie. « Entre mai 2013 et janvier 2014, trois de nos camarades sont décédés. Nous avons récupéré l’un des quatre dont nous étions sans nouvelles depuis un moment», poursuit-il. Ce Camerounais, blessé à la machette, serait actuellement interné dans une formation hospitalière de Yaoundé, en attendant d’être conduit à Douala où il sera près de sa famille. Ce à quoi aspirent tous les autres en attente de solution.

Dans cette attente, les transporteurs s’organisent tant bien que mal pour survivre, car de l’avis d’Ibrahima Yaya, la vie n’est pas toujours facile. « Heureusement que nous avons le soutien des autorités locales camerounaises qui ne ménagent aucun effort pour nous mettre à l’aise », souligne-t-il en ajoutant que le bureau de gestion du fret terrestre (BGFT) leur apporte aussi un appui alimentaire.

Le BGFT est cette structure chargée d’assurer les intérêts de la partie camerounaise dans le cadre du transit des marchandises de la RCA et du Tchad via le Cameroun. Ceci pour mettre en pratique les conventions internationales que le pays a ratifié pour permettre à ces deux pays voisins, dépourvus de façade maritime, d’importer des biens de l’étranger par le port de Douala.