Ce n’est pas encore la saison mais ces fruits sont déjà disponibles dans les marchés de Yaoundé, à des prix exorbitants.
Depuis mi-janvier, les prunes et les mangues très prisées par les Yaoundéens, se retrouvent sur les étals. Au marché du Mfoundi, le secteur des fruits attire de nombreux friands de fruits tropicaux. Les mangues et les prunes disposées sur quelques comptoirs captivent l’attention de nombreux passants. A l’entrée du hangar, quelques femmes assises disposent les prunes par tas. Ici, les prix varient selon la grosseur et la maturité du fruit. « Je vends cinq moyennes prunes à 1 000 F, six ou sept grosses à 1 500 F et 2 000 F. Les clients trouvent que c’est cher. Pourtant, j’achète le filet à 40 000 F voire 50 000 F», déclare maman Bernadette, vendeuse. Non loin d’elle, un groupe de femmes se bousculent autour d’une commerçante. Chacune cherche à prendre une plus grande quantité de prunes. « Je préfère acheter les prunes chez cette dame parce que les prix sont abordables. Bien que ce ne soit pas la saison, elle vend le tas de dix prunes à 500 F. Cela me permet de les revendre et d’en tirer un peu de bénéfice», affirme une revendeuse. Et une autre ajoute: « je vends le plantain accompagné des prunes. Je suis obligée d’acheter les avaries pour avoir le bénéfice. Mais quand elle n’est pas là, je me rabats sur les prunes Vip et je ne gagne pas grand chose ».
A l’intérieur de ce hangar, une femme d’une quarantaine d’années s’affaire à classer les mangues. Mine serrée, elle répond à peine aux questions d’éventuels clients. Visiblement, elle est la seule vendeuse de mangue dans ce secteur. Elle dispose sept mangues de grosseur moyenne à 2 000 F et six gros fruits à 3 000 F. Les mangues dites américaines se vendent par unités. L’on peut s’en procurer à 500 F, 1000 F 1500F et 2500 F le fruit. Au marché Essos par contre, les prix sont plus abordables mais, les fruits ne sont pas abondants. « Je vends sept grosses mangues à 2 000 F. Quant aux prunes, j’en mets six à 1 500 F, 2 000 F et 2 500 F selon la maturité et la grosseur », explique chantal Mballa, commerçante.
Le prix ou encore l’humeur des vendeuses ne gâchent pas l’appétit des consommateurs. « Mes enfants raffolent des mangues. Mon mari et moi préférons les prunes. Je trouve plus appétissant de consommer ces fruits en dehors de leur saison habituelle. Pour faire plaisir à ma famille, je les achète tous les jours quel qu’en soit le prix» déclare, Marie, cliente.
Ces fruits hors saison proviennent du Littoral. Car, selon les agronomes, cette région est réputée pour sa production précoce des fruits tropicaux.