L’ambassadrice de France poursuivait mercredi à Douala sa rencontre avec les chefs religieux.

Deux points à l’ordre du jour de la visite de Christine Robichon, ambassadrice de France au Cameroun, dans les locaux de l’Union islamique du Cameroun (Iuc) et du Conseil camerounais des Imams, des Mosquées et des Affaires islamiques (Cocimai), ce 5 février 2014 à Douala. D’abord, comme l’explique la diplomate, « exprimer à l’imam Ibrahim Moubarak Mbombo mes remerciements pour l’initiative de solidarité qu’il a prise après l’enlèvement du prêtre français Georges Vandenbeusch ». Ensuite, « de façon plus large, pour nouer des relations avec les responsables des différentes communautés religieuses présentes au Cameroun ».

Son principal interlocuteur lors de cette rencontre était donc le Dr Ibrahim Moubarak Mbombo, imam, coordinateur national de l’Iuc et président national du Cocimai. Au cours des échanges, il a notamment évoqué l’avenir de la communauté musulmane et même du Cameroun à travers trois volets. En premier, plus de coopération au niveau international : « La résolution des crises interreligieuses que nous vivons ne saurait être la seule affaire de l’administration, des forces de sécurité ou de la population d’un pays ». En deuxième lieu, « de la solidarité et du dialogue au niveau des communautés religieuses ». Dernier volet soulevé par l’imam: « L’intégration des femmes. Elles doivent être éduquées et apporter leur pierre à l’édifice ».

S’appuyant sur divers exemples, Ibrahim Moubarak Mbombo a affirmé : « Les crises entre communautés religieuses ont connu une montée ces derniers temps qu’on n’avait jamais imaginée ». L’ambassadrice de France s’est quant à elle informée sur l’état du dialogue interreligieux au Cameroun. Recevant une réponse positive de ses vis-à-vis qui ont assuré par la voix du président national du Cocimai, qu’il y a « un travail de prévention qui est fait ». « Il y a des lieux de prière musulmans qui sont construits par des chrétiens. C’est le cas à Buea, où l’édification de la grande mosquée est le fruit d’un financement à 80% de fidèles chrétiens », a ajouté l’imam, pour souligner le concept de solidarité.

Autant de faits qui ont fait dire à Christine Robichon, en mot de fin : « Je vous encourage dans cette voie à vulgariser la paix, la solidarité et la démocratie ».