Le thème approuvé par le président de la République pour la 48e fête nationale de la Jeunesse qui sera célébrée mardi prochain le 11 février est tout un programme : « Jeunesse, patriotisme et la promotion de l’intégration nationale ». Au cours de sa randonnée nationale pour le coup d’envoi de la fête, le ministre de la Jeunesse et de l’Education civique, Bidoung Mkpatt, véhicule à ce sujet un message fort qui peut se décliner de la manière suivante en résumé : aimer la patrie. C’est ainsi qu’à Wum, dans le département de la Menchum, le ministre de la Jeunesse et de l’Education civique a encouragé les jeunes à promouvoir la culture des valeurs républicaines et citoyennes telles que le culte de l’effort dans le travail et l’amour de la patrie.
Le triptyque de la devise de notre pays est porteur et significatif à cet égard : Paix-Travail-Patrie. Plus largement, le préambule de la constitution du 18 janvier 1996 concentre les valeurs qui fondent la République. Sans prétention à l’exhaustivité ni à une quelconque hiérarchie des normes, ce préambule met l’accent, entre autres, sur l’unité nationale, la paix, le travail, l’amour de la patrie , l’égalité de tous les citoyens devant la loi , sans discrimination, les idéaux de fraternité, de justice et de progrès, le respect de la diversité culturelle du Cameroun, la solidarité entre les peuples africains ainsi que le reste du monde, les valeurs contenues dans la déclaration universelle des droits de l’Homme. Compte tenu des déclarations des leaders d’opinion et même des professions de foi des partis politiques lors du double scrutin législatif et municipal du 30 septembre 2013, il n’est pas faux d’avancer que l’énumération de ces valeurs fait aujourd’hui consensus non seulement au sein de la société camerounaise mais encore au sein de la classe politique nationale.
Mais plus que l’énumération, quelle qu’en soit l’exhaustivité, c’est surtout le respect de ces valeurs qui est important. Il est cependant loisible d’observer, hélas, la multiplication notamment au sein de la jeunesse de mauvais exemples- bien évidemment à ne pas suivre- de dérives mettant à mal les valeurs républicaines. Les tricheries de toutes natures, plus ou moins sanctionnées par les établissements scolaires ou par les institutions en charge des examens officiels à l’instar de l’Office du Baccalauréat, le refus de s’incliner devant le drapeau ou d’exécuter l’hymne national, voire la volonté de les tourner en dérision : autant d’illustrations malsaines dont certains jeunes sont les auteurs désinvoltes.
C’est pourtant dès le bas âge que s’apprend l’amour de la patrie, au sein de la famille et à l’école maternelle et primaire. Il y eut dans ce pays des générations d’enfants qui entonnaient chaque matin des chants dits patriotiques, déclinant dans toutes les versions et avec ferveur l’amour de la patrie. Rien de tout cela n’est pour autant désuet. La réintroduction de l’enseignement de l’instruction civique ne vise pas autre chose qu’à inculquer le respect des valeurs de la République. Car c’est ce socle commun de connaissances partagées dès le jeune âge qui prépare les jeunes à vivre ensemble en respectant les règles communes, à pratiquer la tolérance et le dialogue, à devenir plus tard des citoyens responsables. Sans négliger l’exemplarité requise des aînés, ce qui n’est pas toujours le cas. De beaux objectifs à poursuivre.
Connaître et respecter les valeurs de la République se situent ainsi au centre d’un enjeu fondamental, celui de la cohésion de la Nation. Quelles que soient les différences voire les divergences, c’est cet idéal qui canalise en les fédérant les comportements républicains et rend toujours la Patrie attrayante pour tous les citoyens. Cette cohésion passe par la transmission des valeurs républicaines dont l’amour de la Patrie.
