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Dossier de la Rédaction

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Des dérives réelles

Dans les lycées et collèges, ils refusent de saluer les couleurs. Dans les administrations, ils sont rattrapés par les assainissements initiés par la Fonction publique.

 La levée de couleurs est une pause rigolade pour les élèves de cet établissement privé laïc de Yaoundé. Regroupés en queue de file ou dissimulés dans les rangs, les aînés du second cycle gâchent le refrain de l’hymne national. Ils en déforment joyeusement les paroles. Les plus audacieux insèrent dans le chant, le nom du directeur d’établissement. Ils déforment la strophe en anglais en changeant la prononciation des paroles. Certains sont hilares à la fin de l’hymne. Le surveillant général de l’établissement est amer : « Il faut toujours être derrière eux à la levée des couleurs. Le matin, les plus âgés refusent de sortir des salles de classe pour le rassemblement. Dans les rangs, ce sont eux qui alimentent le désordre.» Mais le responsable ne reste pas de marbre. « Je repère quelques-uns d’entre eux qui vont payer pour tout le reste», garantit-il. Une fois qu’il a mis la main sur eux, les élèves sanctionnés perdent la première heure de cours à récurer les toilettes de l’établissement. Mais la punition ne suffit pas. Eugène D., enseignant, s’inquiète : « J’ai surtout peur de l’exemple qu’ils donnent à leurs cadets du premier cycle.» Pris à part, un des élèves punis avoue : « Personnellement, je n’aime pas la levée des couleurs. C’est trop solennel. Quand je trouble c’est pour détendre la galerie, mais je n’ai rien contre les emblèmes nationaux, je les respecte.»

Si le climat semble tendu entre élèves et enseignants, il faut noter que dans bien des cas, des complicités se nouent. C’est là que les jeunes jouent leur partition dans la symphonie-corruption. Ils ne sont plus seulement impliqués dans le processus, ils en deviennent les acteurs. Et ce, dès le secondaire. Une minorité d’entre eux glissent des pots-de-vin aux examinateurs pour être déclarés inaptes ou pour recevoir des notes au-dessus de leurs performances lors des épreuves d’éducation physique et sportive aux examens nationaux. Comme l’a relevé le dernier conseil de direction de l’Office du baccalauréat du Cameroun (OBC). Le même conseil fait état de ce que dans le supérieur, les étudiants obtiennent les originaux des épreuves avant le début des évaluations. Ce sont encore eux qui se substituent à d’autres candidats. Les diverses campagnes d’assainissement en cours à la Fonction publique divulguent des listes de faux diplômes. Quand ils préparent des concours nationaux, ils déambulent le long des ministères avec des chemises pleines de faux diplômes. Et la situation ne s’arrange pas lorsqu’ils sont en quête d’emploi. On les retrouvera plus tard dans des administrations, des hôpitaux, tâtonnant, faisant exécuter leurs tâches par des collègues qualifiés, moyennant rémunération. Autant de choses qui font que le Cameroun occupe la 144eme place mondiale sur 175 pays sondés par Transparency international en matière d'indice de perception de la corruption.

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