Joseph Kabila tient parole. Sous l’impulsion du chef de l’Etat, les deux chambres du parlement congolais viennent, en effet, de trouver un compromis sur la loi d’amnistie. Il s’agit certainement d’un important geste qui n’était pas du tout évident et va dans le sens de l’apaisement.
Bien qu’il n’était pas obligé d’œuvrer pour l’amnistie compte tenu de sa victoire militaire sur la rébellion, l’amnistie suscitée par le président de la République privilégie non seulement l’apaisement mais aussi et surtout la cohésion nationale conformément à l’esprit et à la lettre des concertations nationales. Ce faisant, Joseph Kabila respecte les engagements pris à Nairobi au terme des longues et difficiles pourparlers de Kampala entre le gouvernement de Kinshasa et la rébellion du M23. Ces négociations ont été tellement compliquées pour les belligérants et le médiateur ougandais que seule une victoire militaire des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) appuyées par la Mission des Nations unies en RDC (MONUSCO) a pu permettre au pays de sortir de cet engrenage. Malgré la large contribution de cette loi d’amnistie à la relance du processus de réconciliation nationale, cette loi ne fait pas seulement des heureux. L’aile radicale de l’opposition estime qu’elle mesure d’un arrangement entre le gouvernement et l’opposition modérée. Il n’est pas nécessaire de juger cette prise de position. On peut cependant relever que le gouvernement de Kinshasa s’est davantage soucié de l’intérêt général sans pour autant protéger les criminels.
Quand on sait que des groupes armés ont livré bataille contre le gouvernement congolais depuis l’indépendance et en tenant compte du fait que tout a été mis en œuvre pour amener les rebelles à enterrer la hache de guerre, on ne peut que saluer l’option de l’amnistie qui ramène la sérénité parmi les Congolais. Le temps de la guerre à l’Est du pays et partant sur l’ensemble du territoire national est venu. Celui du débat républicain est arrivé. Il est souhaitable que de ce débat jaillisse des contributions fortes qui favorisent l’émergence d’une RDC véritablement apaisée, dynamique et conquérante.
