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Dossier de la Rédaction

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Moto-taxis, encadrement à poursuivre

 Dans son message aux jeunes à l’occasion de la 48e édition de la Fête de la Jeunesse, le chef de l’Etat s’est montré particulièrement préoccupé par le devenir de cette frange de la population.

Notamment pour ce qui est de l’emploi. Explorant la mine d’or que représente le secteur informel aujourd’hui, en terme d’opportunités d’emploi, le président Paul Biya s’est attardé, comme l’année d’avant, sur le secteur des moto-taxis. « (…) J’avais souligné la nécessité de l’organisation de cette profession. Je suis heureux de constater que les services de l’Etat (…) ont mis au point un programme collectif d’encadrement. De la sorte, les moto-taxis pourront s’impliquer davantage –et mieux- dans nos projets de développement national », a affirmé le chef de l’Etat lundi dernier.

Les réactions à ces déclarations ne se sont pas faites attendre. Les débats se sont multipliés sur les réseaux sociaux, dans les journaux, chaînes de radio et sur les plateaux de télévision depuis cette autre sortie de Paul Biya. Et l’activité des moto-taxis retient particulièrement l’attention dans la plupart des discussions. Entre ceux qui vouent les « bendskin » aux gémonies et les autres qui ont fini par s’en accommoder, les modérateurs ont toujours du mal à trancher. Quoiqu’il en soit, une constante demeure cependant : les moto-taxis sont familières dans le paysage de la plupart des villes et campagnes camerounaises aujourd’hui.

Apparues tout d’abord dans le grand Nord de par la proximité avec les pays d’Afrique de l’Ouest, avec lesquels la région partage la bande soudano-sahélienne, elles se sont imposées à Douala pendant les années 90 dans un contexte socio-économique difficile. Au point de devenir le principal mode de transport, servi par les tarifs relativement bas et la desserte des zones enclavées et inaccessibles aux quatre roues. En 2004, une enquête réalisée par un cabinet pour le compte de la Banque mondiale les évaluait à 22.000 dans la seule ville de Douala. Ils y étaient 50.000 et généraient 60.000 emplois directs en 2012, selon une étude du Laboratoire d’économie des transports de l’Université de Lyon 2 associé au Centre nationale de la Recherche scientifique (CNRS). Ces données sont certainement dépassées aujourd’hui, sur l’ensemble du pays.

Le secteur n’est plus seulement envahi par de jeunes actifs déscolarisés et pauvres des grandes villes. Des diplômés de l’enseignement supérieur y trouvent leur compte. C’est sûr, personne ne fait des études supérieures pour conduire une moto-taxi par tous les temps, dans de sombres quartiers. Mais à défaut d’enseigner la physique nucléaire dans un institut de technologie, que faut-il faire ? Se croiser les bras et crever de faim ? Manquant de ce fait même le train de l’histoire du développement du Cameroun ?

Les moto-taxis ne sont pas une invention, ni une exclusivité camerounaise. D’autres pays, à l’instar du Rwanda, ont su se saisir des opportunités offertes par ce secteur pour l’organiser et le développer. Là-bas, de nombreuses personnes, jeunes et moins jeunes, y font de l’argent. En montrant patte blanche avant d’entrer : apprentissage dans une école agréée, permis de conduire, papiers en règle, identification précise, port du casque obligatoire pour le conducteur et le passager, pas plus de deux personnes sur une moto, acquisition d’un type particulier d’engin déterminé par les pouvoirs publics compétents… Cela est aussi possible sous nos cieux. Les conditions et modalités d’exploitation des moto-taxis sont contenues dans un décret du Premier ministre signé le 31 décembre 2008 (décret n°2008/344/PM). Selon des experts, elles sont même ce qui se fait de mieux en la matière. Reste à les appliquer, avec courage et assurance, sans compromission, aucune. Pour qu’enfin, l’ordre règne chez les deux roues et que des familles ne perdent plus stupidement leurs membres dans des accidents évitables.

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