Au nom du chef de l’Etat, le Premier ministre, Philemon Yang, a présidé lundi le colloque intitulé : « De la Réunification à l’Intégration : 50 ans de construction nationale ».

6h30 de discours, d’exposés, de témoignages, de débats et de questions-réponses à partir de 9h. La parole à 27 personnalités de la classe politique nationale, du monde universitaire, des confessions religieuses, des chefferies traditionnelles. Des chefs d’entreprises, des acteurs et des témoins de l’histoire de la Réunification du Cameroun, des centaines d’étudiants, tous réunis  lundi dans l’amphithéâtre 750 de l’université de Buea.  Avec un tel gotha intellectuel, tous les ingrédients étaient réunis pour des débats enrichissants sur  le colloque intitulé : « De la Réunification à l’Intégration : 50 ans de construction nationale. » Disons tout de suite qu’un consensus se dégage de toutes les interventions : tous les intervenants s’affirment Camerounais, la Réunification est une bonne chose,  l’unité nationale et l’intégration nationale en marche ne sont pas remises en cause.

Après le mot de bienvenue du maire de Buea, Ekema Patrick Esunge, le ministre de l’Enseignement supérieur, président de la Commission études, conférences et débats du Comité national d’organisation des Cinquantenaires de l’Indépendance et de la Réunification, le Pr Jacques Fame Ndongo, a expliqué à tous les participants, en anglais, qu’il n’y a pas de sujet tabou et que dans ce temple de la réflexion, il y a lieu de débattre, en insistant sur les faits, sur ce qu’a été l’histoire, réelle,  de notre pays. En qualité de représentant personnel du chef de l’Etat, le Premier ministre, Philemon Yang, a ouvert les travaux, en rappelant que le processus d’Indépendance et de la Réunification du Cameroun est irréversible, tout comme celui de l’unité et de l’intégration nationale. En citant le président Paul Biya, le PM a relevé que ce processus requiert détermination, engagement, patience.

Dès lors, les débats se sont ouverts, cadrés dans le temps par le time-keeper Peter Essoka.  Les panélistes sont intervenus tour à tour  en trois sous-thèmes. Le premier : l’unité nationale du Cameroun : mythe ou réalité. Tandis que le Pr. Daniel Abwa, soutient en remontant le processus historique depuis la colonisation allemande jusqu’à nos jours en passant par les colonisations française et anglaise, la lutte des nationalistes pour l’Indépendance et la Réunification, de  la République fédérale à la République du Cameroun, que l’unité du Cameroun n’est pas un mythe, son collègue Fanso Versijika avance que sans la prise en compte de certaines réalités et droits pour l’égalité, cette unité demeure un mythe. Le second sous-thème était intitulé « la dynamique intégrative après 50 ans de Réunification ( aspects socio-économique, politique et culturel). »Tour à tour ont pris la parole, chacun dans sa sphère de compétence,  le Pr. Victor Ngoh, le Pr. Gérard Pougoue, le Pr. Ephraim Ngwafor, Mme Minette Libom, le Pr Charles Awono Onana, ses collègues Kashim et Laurent Richard Omgba, Gottlieb Monekosso, Ndam Njitoyap, puis Mgr Francis Lysinge, El Hadj Banoufe, Ekambi Brillant et Prince Afo Akom. Le troisième sous-thème : « la dynamique de convergence entre les deux sous-systèmes éducatif francophone et anglophone », avec le  Pr. Saïbou. Enfin le quatrième sous-thème, le bilinguisme, 50 ans après la Réunification du Cameroun, enjeux et perspectives avec les interventions du Pr. Echu George, de M. Tchebetchou Raphaël.

Les témoignages sont allés dans le sens de la Réunification, un bon acquis pour le Cameroun. A l’exception de Njoh Litumbe dont la thèse demeure qu’il n’y pas eu mariage entre les deux Cameroun. En répondant à une question sur un éventuel dialogue avec le « SCNC », le PM a été clair : qu’il crée un parti politique et dans ce cadre, comme tous les partis légalisés, dialogue avec les pouvoirs publics. Les Pr. Endeley et Pondi, dans les remarques conclusives ont souligné le consensus pour la Réunification. En clôturant les travaux, le PM a salué cet exercice intellectuel, prélude à la célébration présidée  par le chef de l’Etat.