L’artiste peintre a profité de la multiplication des visiteurs à Buea pour montrer son art.

Les salons du Mountain Hotel de Buea accueillent depuis le début de la semaine une exposition inédite des œuvres d’art de Max Lyonga, icône de la peinture camerounaise. Plus d’une vingtaine de toiles de cet artiste d’un immense talent occupe des murs de l’hôtel, leur donnant un cachet particulier. Dès le hall d’entrée, quelques cinq tableaux attirent les regards des visiteurs par le savant mélange et la chaleur des couleurs. Mais aussi, par les émotions qu’elles véhiculent. Ici, l’on reconnaît un visage humain artistiquement représenté. Là, des femmes vêtues de pagnes chatoyants en conversation, la corvée d’eau et bien d’autres scènes de la vie quotidienne. Plus loin, la nature environnante, avec les contreforts du Mont Cameroun ou la mer. D’autres tableaux, plus hermétiques, suscitent des interrogations tout en poussant à la réflexion.

Que peut bien signifier ce vêtement blanc disposé dans une confusion apparente de nuages bleus, rouges et noirs, avec au fond des personnages perchés sur des chaussures hautes ? Chacun interprètera comme il l’entend ce savoureux mélange d’émotions, de beauté et de convivialité. Max Lyonga semble s’inspirer de tout : amitié, amour, haine, relations humaines et autres problèmes sociaux, environnement… Et selon le message qu’il veut faire passer, sa technique diffère. Son choix des matériaux aussi. Collage et peinture sur bois, acrylique, pastel, peinture à l’huile, aquarelle, gouaches, terre, toile, tôle, carton, encre de chine : l’artiste ne néglige rien. « Pour réaliser mon encre de chine par exemple, je mélange du poivre noir avec de la bière et j’utilise la colle comme fixateur », confie-t-il. Vous avez dit original ? Et les visiteurs ne boudent pas leur plaisir.

Né le 12 juin 1968 à Tiko, Max Lyonga est basé à Buea où il a ouvert une galerie. Son amour pour l’art commence dès sa plus tendre enfance. Il débute dans un premier temps par l’impressionnisme. Sa rencontre avec des artistes allemands pratiquant l’art abstrait sera déterminante pour la suite de sa carrière. Max Lyonga fait ses classes dans les ateliers de formation organisés par l’Alliance Franco-Camerounaise de Buea ainsi que dans divers autres centres culturels français au Cameroun. Il est séduit par les techniques dites mixtes qu’il a adoptées jusqu’à ce jour. Sa participation à des compétitions nationales d’art lui a déjà valu plusieurs prix dont un « Epi d’argent » en 2002. Généreux, l’artiste met régulièrement aux enchères ses toiles pour financer des œuvres humanitaires : lutte contre le sida, construction d’école pour enfants handicapés, enseignement de la peinture aux enfants de la rue ou aux enfants scolarisés.