Après le décès par électrocution de l’un d’eux, des mesures particulières ont été prises pour protéger les travailleurs sur le site.

 Un malheureux incident est survenu le 3 février dernier, sur le chantier de construction du barrage hydroélectrique de Memve’ele, à Nyabizan. Sur le site où sont déjà visibles les différentes composantes de l’évacuateur principal de crues, le nommé Pascal Gogie, ouvrier camerounais, s’active à terminer sa tâche journalière. Il est environ 17 h, le soudeur travaille à relier deux tuyaux en compagnie de deux de ses collègues. Arrivent alors d’autres ouvriers, venant verser de l’eau sur une surface qui vient d’être coulée. Le contact de l’eau avec un câble électrique est fatal pour Gogie qui trouve la mort lors de son évacuation à l’hôpital régional d’Ebolowa. Les premières enquêtes vont révéler que le câble électrique était blessé et c’est de là qu’est venue  la décharge électrique, estimée à 380 volts.

Un tel accident n’était jamais survenu sur le chantier où les travaux ont effectivement démarré en janvier 2013. Et pour prévenir de tels incidents, la direction du Projet Memve’ele, maître d’ouvrage, et Sinohydro, l’entreprise chinoise qui conduit les travaux, ont entrepris, sous le contrôle de Coyne & Bellier/Isl, le maître d’œuvre, la mise en place de mesures devant garantir la sécurité des ouvriers chinois et camerounais sur les différents sites. C’est ainsi que  par exemple, l’équipe hygiène, sécurité et environnement (HSE) a procédé au recrutement d’un électro-électricien. Dans cette logique, Roger Aïmbi, chef d’aménagement du Projet confie que la couverture médicale a été renforcée. Bien plus, les différents circuits électriques, d’eau et de ciment sont désormais indépendants. Mieux encore, les responsables des ressources humaines, dirigés par Ou Xin Ping, rassurent qu’ils veillent au planning alternatif des différentes équipes d’intervention. Le leitmotiv étant la recherche absolue du « risque zéro » sur le chantier. Un défi qui a conduit à la rédaction de la charte de sécurité  distribuée à chacun des 800 ouvriers camerounais et 200 ouvriers chinois. L’ensemble de l’emprise du barrage bénéficie de la protection des forces de l’ordre.

Pendant ce temps, le travail se poursuit avec entrain et sérénité à Memve’ele. La voie d’accès de 93,5 km est entièrement réalisée ; l’évacuateur de crues principal est en bonne voie, la digue principale (1 850 m), après remblais et pose de la fondation, voit s’élever son noyau central fait d’argile, son filtre en sable de carrière et sa partie appelée transition en gravier mélangé. Pendant ce temps, le canal d’amener d’une longueur de 3,2 km est en train d’être creusé. C’est ici que passera un débit de 45 m3/s d’eau pour alimenter les quatre turbines. Les excavations de l’usine devant les abriter se poursuivent. L’option est de tenir les délais pour la livraison du barrage en juin 2017.