Le  XVe séminaire régional des praticiens Himo se tient depuis  lundi à Yaoundé  en vue de créer plus d’emplois décents.

L’approche de la Haute intensité de main d’œuvre (Himo) consiste à l’utilisation des personnes sans aucune qualification dans la réalisation des chantiers de construction en vue de promouvoir l’emploi décent en zone rurale comme en zone urbaine. C’est pour mesurer les avancées de cette approche dans les pays africains que les experts et les  praticiens africains Himo sont réunis depuis lundi à Yaoundé à l’occasion de leur XVe séminaire régional. Cette rencontre placée sur le thème : « Les approches Himo dans les travaux d’infrastructures : des politiques à l’action en vue de la création d’emplois » est une occasion pour les participants de partager leurs expériences et de trouver des voies et moyens pour passer à l’action. A l’ouverture de la cérémonie, le ministre des Travaux publics, Patrice Amba Salla, par ailleurs, représentant du Premier ministre chef du gouvernement, a rappelé qu’au Cameroun, les statistiques en matière de chômage sont éloquentes. Il en veut pour preuve le rapport de l’Organisation internationale du travail (Oit) de 2006 qui révèle qu’au Cameroun, 66,4 % de la population en âge de travailler est sans emploi et qu’en 2010 plus de 90% des emplois se trouvent dans le secteur informel lequel est caractérisé par un sous-emploi global estimé par le Bureau international du travail (BIT) à 70%.

Au cours des échanges, les experts et les praticiens ont été unanimes sur l’avantage de l’approche Himo dans les pays en quête de croissance. C’est ainsi qu’au Bénin, Léontine Michai, ancienne directrice des pistes rurales, par ailleurs, secrétaire permanent Himo, reconnaît que près de 300 personnes travaillent dans les chantiers dudit projet. « Cette méthode est très avancée dans 76 communes. Au Cameroun, entre autres réalisations, on peut citer le Projet d’assainissement de la ville de Yaoundé (Pady) qui a permis de créer environ 1740 emplois directs et indirects, le chantier-pilote de construction d’une route rurale à Akonolinga dans le Nyong-et-Mfoumou  dont la réalisation génère 120 emplois directs, etc.

Dans les chantiers Himo, les travaux consistent entre autres au nettoyage, au décapage, à la pose des pavés, à l’aménagement des voiries, au revêtement de la chaussée et trottoirs, signalisation, assainissement. Cette approche présente de nombreux avantages en ce sens que le principe de base est de substituer à l’acquisition des machines, le travail humain.