L’artiste-peintre a présenté sa collection « Emune » le 17 février dernier à Yaoundé.
« Unforgettable ». La toile d’un bleu nuit profond est sans conteste « la meilleure de toute la collection », selon son auteur Louis Epée Mbounja. L’artiste-peintre a présenté « Emune », sa collection, lors d’un vernissage à la Maison de la coopération allemande à Yaoundé, le 17 février dernier. Deux pièces, « Unforgettable » et « Like Singing the Blues », s’imposent d’un bleu frappant. Pour le profane, les deux œuvres sont identiques. Que non ! D’après l’artiste, bien qu’à l’œil du débutant elles présentent des similitudes, tant le bleu qui les décrit est intense, la pièce « Unforgettable » est différente de « Like singing the blues ». « Ce sont deux mondes différents », défend-il. L’expo « Emune », qui signifie la vague en langue duala, dit bonjour à la couleur. Celle-ci a d’ailleurs le dernier mot dans l’exposition. Nul besoin de personnages ni de paysages, l’artiste laisse la couleur parler pour lui et même dire ce qu’elle veut. « Dans sa simplicité, la couleur dégage toute une spiritualité. Je ne veux pas enfermer le public dans ce que je pense, je laisse libre cours à chacun de se mouvoir, de jouer avec les formes et les couleurs, de se sentir à l’aise ou mal, bref, de se mettre face à soi », explique Louis Epée Mbounja.
Les peintures laissent donc place à l’imagination, interpellent ou amènent l’observateur à se questionner, comme pris au piège devant l’immensité d’un océan. Les toiles sont larges et font voyager chacun selon ses expériences. Pour l’artiste, également enseignant d’arts plastiques et d’histoire de l’art à l'Institut de formation artistique (IFA) de Mbalmayo, « Emune » est « une vitrine, un moment singulier où on peut se livrer à la sanction de l’autre. C’est aussi un moment privilégié de partage de ses traditions et ses conceptions du monde. » Les tons de l’exposition sont neutres pour la plupart, les couleurs sont terreuses. La toile « Trois voies » mise sur le marron, tandis qu’« Etat d’âme » est noire, tranchée au un tiers par un rouge éclatant. Les toiles sont à première vue minimalistes. Mais pour l’auteur, elles restent des souvenirs de son héritage, de sa culture, de son présent. « C’est une sorte de voyage initiatique pour essayer de me révéler. L’exposition a un petit parfum de jazz parce que je cherche à faire des harmonies avec la couleur. » Le moment d’art a eu lieu en présence du directeur régional de la GIZ, le Dr Andreas Kalk.
