L’album s’intitule « Voyages & Friends ». Où était donc passé Manuel Wandji ?
J’étais en voyage à travers le monde ! Et ce projet est la résultante de nombreuses collaborations tant musicales que chorégraphiques… Il me semblait intéressant de compiler tout ça dans un projet global (images et son) et de le proposer.
Des souvenirs spéciaux de ces voyages ?
Oui, beaucoup ! Car ce sont d’abord et avant tout des rencontres humaines. Un des meilleurs souvenirs reste peut-être ma collaboration avec le groupe « Voices » de New York. Prendre la route avec eux, chanter dans le car… C’est carrément inoubliable !
Au final donc, un album. Qu’est-ce qui pourrait pousser les mélomanes à l’acheter ?
Découvrir une autre facette de mon travail. C’est vrai que le public aime beaucoup « Wambo » le chansonnier, mais j’aime aussi faire d’autres choses, explorer d’autres horizons, faire des recherches sur les sonorités de l’Afrique centrale par exemple.
Le 5e titre c’est « Today Obama ». Que faut-il entendre par là ?
J’ai composé ce titre dans l’euphorie de l’élection de Barack Obama en 2008. J’étais en tournée avec le groupe « Voices » à cette période… Je n’ai pas pu m’empêcher de composer quelque chose pour célébrer cet événement tellement improbable pour les Etats-Unis !
La question est invariablement posée : n’avez-vous pas peur de la piraterie ?
Je n’ai jamais eu peur de la piraterie mais plutôt de ses effets négatifs sur mon portemonnaie de producteur ! Aujourd’hui, nous sommes plusieurs artistes à penser que comme les pouvoirs publics ne parviennent pas à éradiquer cette forme de contrefaçon, il est plus judicieux d’associer ces gens au processus. Utiliser leur réseau (très structuré par ailleurs !) en vendant le CD à 1000 F ! Mon album sera donc distribué par eux. Si demain, nous réussissons à transformer les pirates en « distributeurs », on aura gagné !
Ne pensez-vous pas qu’il se pose un problème de distribution ou d’accessibilité de la musique ?
C’est tout à fait vrai ! C’est même la question essentielle qu’il faut se poser au Cameroun ! C’est à partir de cette réflexion que j’avais créé et financé le projet « Culture Mboa » : un réseau géré par les artistes eux-mêmes, qui permettait de trouver des CD originaux à un prix raisonnable. Malheureusement, je me suis associé à quelqu’un qui a détourné le projet et l’a fait capoter… « Dans la vie c’est pas facile ! ».
