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Dossier de la Rédaction

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Réseaux sociaux : le revers de la médaille

La rumeur est de retour. Seulement, a-t-elle jamais réellement quitté l’avant-scène de l’actualité ? Loin s’en faut. Toujours est-il que la résurgence du phénomène, ces derniers mois au Cameroun, ne laisse pas d’inquiéter. En dépit de la certitude qu’une information basée sur des faits ­­– valeur sacrée pour les médias sérieux – finit toujours par disqualifier la rumeur comme source crédible, les acteurs sociaux cèdent trop facilement aux poussées éruptives du « on dit… ». Plusieurs faits récents ont fait les choux gras d’une rumeur vibrionnante.

Que n’a-t-on pas entendu et lu de nouvelles les plus fantaisistes au sujet de l’imminence d’un hypothétique remaniement ministériel depuis le double scrutin du 30 septembre ? Et l’on n’en a pas encore fini avec ce sujet, que déjà, autour de la maladie puis du décès récent de l’homme politique, écrivain et débatteur réputé Ateba Eyene, tout comme s’agissant de la supposée mort – vite démentie par l’intéressé lui-même ! – de l’ex-coach des Lions indomptables, Jean-Paul Akono, dame rumeur s’est gâtée sans retenue aucune.

 

Les vecteurs traditionnels de la rumeur sont connus. Ce sont : le bouche-à-oreille, le « téléphone arabe », et tous les autres canaux de propagation de nouvelles souvent sans fondement. Pour toutes sortes de raisons et motivations plus ou moins avouables – recherche effrénée du scoop qui fera « vendre », désinformation ou manipulation – de nombreux journaux et médias audiovisuels cèdent sans scrupule à la facilité en relayant inconsidérément des rumeurs. Les amateurs de plus en plus nombreux des médias cybernétiques sont devenus les as de la multiplication et de l’amplification des rumeurs. A la faveur du développement exponentiel des technologies de l’information et de la communication, on assiste bon gré mal gré à l’intrusion envahissante des réseaux sociaux dans le domaine de la collecte, du traitement et de la diffusion de l’information. Internet et les réseaux sociaux (Twitter, Facebook, Blogs, Google+ etc.) offrent un pont d’or inespéré, en l’absence d’une régulation nationale adaptée à ce nouvel environnement médiatique, aux acteurs, souvent anonymes, de ces nouveaux médias auto-dispensés des règles d’éthique et de déontologie auxquelles les médias normaux sont soumis.

Le bon sens commun tient pour acquis que la rumeur n’est pas une source d’information. Mais ce métier sans doute le plus vieux du monde, n’a jamais trouvé autant d’écho qu’avec l’expansion du web avec ses réseaux sociaux. Légende urbaine, Spam, Scam, Buzz sont autant d’avatars du bouche-à-oreille grâce à quoi la rumeur est si massivement et rapidement diffusée, avec les conséquences et les dégâts collatéraux au sein du corps social. Les intervenants de cette activité pour le moins nocive devraient tout de même faire preuve, dans l’intérêt bien compris de tous, de plus de responsabilité dans l’usage qu’ils font de la liberté apparemment sans borne qu’offre Internet. Ce qu’on peut en définitive retenir, au regard de la montée en puissance de la rumeur sur Internet et les réseaux sociaux, c’est qu’il est urgent et incontournable qu’un effort de régulation et de contrôle soit engagé, à l’instar des initiatives d’ordre législatif ou réglementaire prises dans plusieurs pays, des plus démocratiques aux plus dirigistes.

Certes, l’offre sans cesse accrue de moyens de communication sur Internet et les réseaux sociaux procure à l’internaute lambda le pouvoir d’accès sans limitation à toutes sortes d’informations. Certes aussi, les médias sociaux font des usagers les acteurs et producteurs de leur propre information et divertissement, fonctions jusqu’ici reconnues aux médias soumis à des règles. Mais les revers de la médaille que constituent la distillation des rumeurs et actes récurrents de cybercriminalité devrait à tout le moins provoquer le sursaut salutaire. De la part des pouvoirs publics, il y a lieu d’attendre que par-delà la volonté politique affichée à travers la mise en place de la structure spécialisée qu’est l’Agence Nationale des Technologies de l’information et de la Communication (ANTIC) et l’adoption de la loi sur la cybersécurité et la cybercriminalité, des mesures idoines soient définies et mises en œuvre en vue du respect et du contrôle du bon usage des TIC.

 

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