Décidément, certaines fédérations sportives ne sont pas encore au bout de leurs peines, malgré la volonté, maintes fois affichée, de mettre un peu plus d’ordre dans la restructuration et les méthodes de fonctionnement des associations à objet sportif qui n’auraient jamais dû se détourner de leurs missions premières liées à la promotion de la discipline éponyme qui aurait dû être leur seule raison d’être.
Et pourtant, à l’allure où vont les choses, avec l’avalanche des crises à répétition au sein de certains mouvements associatifs, on en vient à se demander pourquoi la gestion des fédérations sportives charrie à intervalles cycliques des crises à répétition qui ne peuvent que déteindre sur leur stabilité dans la durée.*
On croyait pourtant que le plus dur avait été fait lorsqu’il fut procédé au renouvellement des organes dirigeants de la plupart des fédérations après de longues périodes de turbulence aux effets dévastateurs. On se souvient, en effet, que pour mettre un terme au cafouillage qui prévalait dans beaucoup d’instances sportives, le ministère de tutelle avait pris des mesures fortes sensées assainir le climat en tranchant dans le vif. C’est ainsi qu’après la suspension de 17 fédérations sportives civiles nationales, « pour non-fonctionnalité et inexistence des ligues régionales des sports civils », des comités techniques avaient vu le jour pour accompagner ces associations dans leur réforme. Par la suite, les fédérations sportives concernées par les suspensions se sont jointes aux autres pour organiser leurs assemblées générales électives en vue de renouveler leurs organes dirigeants. La directive fut respectée à la lettre et on croyait être sorti peu à peu de l’auberge.
C’était sans compter avec certains esprits retors, qui de vice de forme en écueils divers ont finit par transformer les fédérations en véritables pétaudières à défaut d’en faire des pièges à cons. Beaucoup d’observateurs avertis ne seront donc pas surpris de constater que les opérations électorales dans certaines fédérations ont été entachées de nombreuses irrégularités remettant en cause leur validité. Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, on a vu avec quel aplomb d’anciens dirigeants écartés sans façon de tout mandat électif ont opéré un retour au premier plan, souvent avec le concours des instances internationales ou des organes de recours comme le TAS. C’est ainsi qu’après la boxe, on reparle de la reprise des élections dans certaines disciplines comme le cyclisme, l’haltérophilie ou le softball. Une telle perspective qui entraîne automatiquement une crise de légitimité ne peut manquer d’avoir des conséquences immédiates ou lointaines, aussi bien au niveau de la coordination des activités au sein desdites fédérations qu’à celui du déroulement de la saison sportive en cours.
Compte tenu du malaise persistant, on peut logiquement se demander si, au-delà des voies de recours auprès des instances d’arbitrage habilitées, la reprise d’un processus électoral interminable est la solution idoine aux crises à répétitions dans les fédérations sportives. En d’autres termes, l’arrivée de nouveaux dirigeants présumés plus légitimes suffira-t-elle à apporter plus de sérénité et plus d’élan au sein des fédérations en l’absence d’un climat de travail apaisé, des règles de fonctionnement plus saines ou d’une plus grande visibilité dans les méthodes de gouvernance. Si on a pu dénoncer par le passé l’implication par trop maladroite de la tutelle dans certains choix, il ne faut pas perdre de vue que la plupart des problèmes décriés dans les instances fédérales sont suscités par des luttes de positionnement et des querelles d’égos ayant très peu de choses à voir avec le sport. On ne serait pas excessif en demandant un peu plus d’éthique et d’ordre aux dirigeants en place et à ceux qui prétendent les remplacer. Pour le plus grand bien du mouvement sportif national.
