Une messe pontificale a été célébrée dimanche en la mémoire du prélat disparu il y a dix ans, en présence du représentant personnel du chef de l’Etat.

Mgr Jean Mbarga, évêque du diocèse d’Ebolowa, a su puiser dans les textes liturgiques de la messe de dimanche, pour raviver dans les mémoires des chrétiens l’immense œuvre matérielle et spirituelle de Mgr Jean-Baptiste Ama. Le premier pasteur du diocèse d’Ebolowa-Kribi, disparu le 29 février 2004 à l’âge de 78 ans, a été un homme de foi et de caractère, un homme de bien et d’exigence, un homme bienveillant et altruiste. Et c’est lui qui a eu la lourde charge de poser les fondations de l’église catholique qui est aujourd’hui à Ebolowa. En présence du représentant personnel du chef de l’Etat, le ministre, directeur du Cabinet civil de la présidence de la République, Martin Belinga Eboutou, qu’accompagnait le gouverneur Jules Marcellin Ndjaga, l’évêque d’Ebolowa a pris l’engagement de poursuivre l’œuvre de son illustre prédécesseur disparu.

Pour cela, le prélat compte bien sur la qualité de vie spirituelle de ses ouailles. L’inspirateur du modèle de vie voulu par Mgr Jean Mbarga est, incontestablement, Mgr Jean-Baptiste Ama. Le natif du village Koundou, près d’Akonolinga, a bâti son œuvre sur terre, partout où il est passé, sur la foi ou alors la confiance en Dieu. Voilà pourquoi, pour Mgr Jean Mbarga, la messe d’hier a eu l’heureuse coïncidence, inspirée de l’évangile du jour, de jumeler trois enseignements pour une vie de vertu. D’abord, la liberté vis-à-vis des richesses terrestres, car « l’on ne peut servir Dieu et l’argent », dans ce sens que l’homme ne doit pas prendre les moyens pour des buts. Ensuite, le chrétien a été appelé à établir une priorité dans sa vie : « Cherchez d’abord le royaume des cieux… », a fortement repris le prélat. Car, tout est directement « donné de surcroît ». Enfin, une consigne de confiance a été prescrite aux chrétiens, car Dieu qui nourrit les oiseaux du ciel ne peut négliger le mieux-être des hommes.

La célébration eucharistique d’hier a intégré une bonne vieille coutume juive et africaine lorsque des enfants sont venus demander au père-évêque de leur relater la vie de Mgr Ama, de leur dire de quoi et pourquoi il est mort et, surtout, d’exiger qu’une messe, pour le repos de son âme, soit dite. Mgr Jean Mbarga s’est plié à la coutume et a répondu aux questions. Il a alors lancé cet appel : Vivons chaque jour de façon que Dieu nous juge dignes de nous compter parmi les siens ». La fin de la messe a été marquée par la danse de l’Esani, autour de la tombe de Mgr Jean-Baptiste Ama dont la stèle, érigée au carrefour de la cathédrale saints Anne & Joachim d’Abang, a été dévoilée. Un cadeau spécial du diocèse d’Ebolowa a ainsi été envoyé au président de la République. Il est constitué, a précisé Mgr Jean Mbarga, de la version d’or du livre intitulé : « Mgr Jean-Baptiste Ama, 1926-2004, itinéraire d’un pasteur prophétique au service de l’Eglise », commis par l’Abbé Yves Samekonda, historien et enseignant à l’Ucac. L’objectif, a alors déclaré l’auteur du livre, est de fixer dans les mémoires le souvenir du grand pasteur, pour que son œuvre ne sombre jamais dans l’ombre de l’oubli.