Rareté de matière première pour les fonderies locales, destruction des infrastructures, sont autant de pertes qui sont répercutées sur l’économie.

Selon la branche d’activités, 956 entreprises industrielles sur les 11 685 recensées par l’Institut national de la statistique (Ins), lors du recensement général des entreprises en 2009, opèrent dans le segment « Matériaux de construction, métallurgie et fonderies », soit environ 8%. Autre indicateur, fourni par le ministère des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique (Minmidt) : 1% des entreprises opère dans le segment de la sidérurgie au Cameroun. Ces unités de transformation utilisent comme matière première, la ferraille et les déchets métalliques. Mais à cause de l’exportation massive de cette matière première, ces unités de transformation ont été menacées.

Des emplois hypothéqués

A cause de l’exportation massive la ferraille et de déchets métalliques qui font tourner le segment Matériaux de construction, métallurgie et fonderies du Cameroun, des centaines de nationaux ont failli perdre leur emploi, ces dernières années. Selon une source au ministère des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique, (Minmidt), cette situation était due au fait que sans matière première, il n’y avait plus rien à transformer et par ricochet, aucune raison de garder des salariés sans occupation. 

Des manques à gagner pour les entreprises

L’une des entreprises victimes du phénomène d’exportation illégale de ferraille est la Cameroon Telecommunications (Camtel). Les câbles de la société auraient été vandalisés par un homme d’affaires malien qui comparaît actuellement devant le Tribunal criminel spécial pour tentative d’exportation de déchets métalliques. Le suspect aurait été appréhendé en possession d’un container d’environ 28 tonnes de cuivre, de câbles et autres métaux en direction des Pays-Bas. « Imaginer les sommes à débourser deux, trois, voire quatre fois, pour poser des câbles au même endroit, sans que cela produise des fruits. L’entreprise va se retrouver en difficulté parce qu’elle dépense inutilement », explique une source. La Cameroon Railways (Camrail), concessionnaire du chemin de fer au Cameroun n’est pas non plus épargné. Des sections entières de rails ont été vandalisées à travers le pays par des ferrailleurs véreux. Il a fallu  à chaque fois les remplacer, avec ce que cela comporte comme coût pour la fabrication et la main d’œuvre. Idem pour la société distributrice d’énergie électrique dont les câbles sont également sectionnés dans les quartiers. Cependant, les entreprises approchées n’ont pas souhaité s’étendre sur la question.

Selon notre source, « Des bandes s’étaient organisées pour faire des razzias, coupant des fils et volant des tôles sur les maisons ». Les conteneurs, les carcasses de voitures, les casseroles des ménagères y sont aussi passés.