La Russie vient d’approuver une proposition de l’Allemagne visant à engager un dialogue politique.
Le président russe, Vladimir Poutine, a accepté dimanche dernier une proposition de la chancelière allemande, Angela Merkel, visant à ouvrir des pourparlers pour trouver une issue pacifique à la crise ukrainienne qui s’est complexifiée ces derniers jours. Le dirigeant russe a approuvé la mise en place d’une mission d’enquête et d’un groupe de contact visant à engager un dialogue politique. C’était au terme d’un entretien téléphonique avec Angela Merkel, selon Georg Streiter, le porte-parole adjoint de la chancelière allemande. Ce dernier a indiqué qu’Angela Merkel a, durant l’entretien, déploré une « intervention russe inacceptable » en Ukraine et appelé le président russe à respecter l'intégrité territoriale du pays. Vladimir Poutine a, pour sa part, estimé que les mesures prises par Moscou sont appropriées étant donné la « situation extraordinaire » qui prévaut dans l'ex-république soviétique, selon un compte rendu de l’entretien publié par le Kremlin. Mais ce compte rendu n’évoque aucune mission de conciliation et indique seulement que les deux dirigeants ont convenu de poursuivre leurs consultations bilatérales et multilatérales pour tenter de parvenir à une « normalisation » de la situation. Georg Streiter a pourtant annoncé que la mission de conciliation sur l’Ukraine pourrait être dirigée par l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (Osce).
Hier, la situation restait tendue entre les deux blocs opposés dans cette crise. L’armée ukrainienne, jusqu’ici soudée et soumise aux nouvelles autorités, a vu ses rangs atteints par la division après que le commandant en chef de la marine a prêté allégeance aux autorités de la Crimée, une péninsule pro-russe du sud du pays. Les soldats russes maintenaient également la pression sur la Crimée, dont les bâtiments publics, aéroports, bases armées et autres sites ont été investis ces derniers jours.
En face, le bloc occidental accentuait la pression sur la Russie, les Etats-Unis demandant «l'envoi immédiat» en Ukraine d'observateurs de l’Osce. Les sept autres pays membres du G8 ont même annoncé la suspension des préparatifs du sommet prévu à Sotchi en juin, selon un communiqué publié par la Maison Blanche. Washington a également menacé la Russie d’une éjection de ce groupe et d’un « isolement économique », tandis que plusieurs pays européens ont déjà rappelé leurs ambassadeurs de Moscou.
