La République centrafricaine revient de loin. Loin de normaliser la situation politique du pays, la mise à l’écart de l’ancien président de transition, Michel Djotodia, a plutôt failli l’empirer.
Au point où on en était arrivé à une guerre ouverte entre les anti-balaka, pourfendeurs de l’ancien régime et les ex-séléka, défenseurs de ce régime. Cette guerre était ponctuée par des règlements de compte, des centaines de morts, des incendies et des pillages. Certes, l’accession de Cathérine Samba-Panza à la tête de l’Etat a suscité un espoir légitime de changement. Surtout que la présidente de transition n’a jamais cessé de prôner la paix et la réconciliation nationale.
Mais en réalité, le changement ne s’est pas immédiatement traduit dans les faits. Il a fallu que la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (Misca) et l’opération Sangaris disposent de moyens supplémentaires et se redéploient à Bangui et dans certaines villes du pays, notamment à Sibut et Bossangoa pour faire reculer l’insécurité. Tout en œuvrant au processus de désarmement, démobilisation et réinsertion des éléments des parties en conflit. Il a surtout fallu que la présidente de transition aille à la rencontre de ses compatriotes pour les convaincre de la nécessité d’enterrer la hache de guerre et contribuer au succès de la transition. Menés de manière inlassable, ces efforts semblent porter des fruits. Depuis quelques jours, on observe une légère accalmie à Bangui et ses environs. Le léger mieux se précise d’autant plus que certaines autorités envisagent la reprise du championnat de football. C’est dans ce climat de normalisation progressive que la présidente de transition a reçu au palais présidentiel, Kaarina Immonem, la représentante spéciale adjointe du secrétaire général des Nations unies, représentante–résidente du Programme des Nations unies pour le développement arrivée en fin de séjour, et évoqué avec son hôte la création d’un Fonds et le développement d’un programme spécifique pour la prise en charge des femmes. Mieux, les anti-balaka et les ex-séléka se disent désormais disposés à fumer le calumet de la paix. Le document signé du coordonnateur politique des anti-balaka, Patrice Edouard Ngaïssona, note qu’il est important et nécessaire que les parties en conflit, le gouvernement et les forces internationales de maintien de l’ordre se mettent autour d’une table de négociations afin de trouver une solution définitive à la sortie de crise.