Prendre quatre exemplaires du coran, le livre saint des musulmans, les déchirer avant de les jeter dans des toilettes. Et qui plus est dans une mosquée. C’est l’acte odieux perpétré dimanche soir en Mauritanie par des individus non encore identifiés. Leurs sordides motivations restent pour l’heure inconnues. Pourtant cet acte inqualifiable a causé la mort d’un jeune homme à Nouakchott et plusieurs personnes ont été blessées et arrêtées lors de manifestations de colère à travers le pays. Cet incident survient après un évènement semblable à Zouérate (extrême-nord) où début février, un malade mental présumé avait uriné sur un exemplaire du Coran. L'auteur présumé de cet acte avait ensuite été envoyé à Nouakchott pour des examens psychiatriques. Auparavant, de nombreux Mauritaniens avaient exprimé leur colère après la publication début janvier d'un article blasphématoire contre le prophète Mahomet et dont l'auteur, en jugement à Nouadhibou (nord-ouest), risque la peine de mort. C’est dire qu’en jouant avec la foi des gens, quelle qu’elle soit, on joue dangereusement avec le feu, car il est toujours inquiétant de voir de réactions si vives.
La charia (loi islamique) est en vigueur en République islamique de Mauritanie, mais les condamnations extrêmes comme les peines de mort et de flagellations ne sont plus appliquées depuis les années 1980.

Ici, il convient de le souligner, les islamistes sont très actifs et les manipulations ne sont pas à exclure dans une région plus large où des groupes terroristes écument et font feu de tout bois pour profiter de la pagaille. Mais la police réprime violemment les manifestations contre la profanation du saint Coran. Et justement il faut éviter de tomber dans le piège de ceux qui cherchent à jouer sur les sentiments des musulmans pour des intérêts égoïstes. Car cette vague d’atteintes à l’encontre des symboles sacrés de l’islam peut être l’arbre qui cache la forêt.