L’inhumation de l’intellectuel et homme politique a eu lieumercredi dans son village natal, en présence du représentant personnel du chef de l’Etat.
Deux articulations ont fortement marqué la reconnaissance de la patrie à la vie et à l’œuvre d’Abel Eyinga. D’une part, la remise, à titre posthume, de la médaille de chevalier de l’ordre national de la valeur, par le représentant personnel du chef de l’Etat, Jacques Fame Ndongo, ministre de l’Enseignement supérieur et, d’autre part, la lecture, par le préfet de la Mvila, du message de condoléances du président de la République à la veuve du patriote disparu, Michelle Durier Eyinga.
La cérémonie d’inhumation d’Abel Eyinga, mercredi à Ondondo, son village natal, aura été un fort moment d’hommage à un homme qui, comme l’a dit le ministre Jacques Fame Ndongo, laisse l’image d’un « gladiateur de la pensée » et le souvenir d’un « redoutable contradicteur politique, démystificateur des interdits, producteur du savoir-savant et du savoir pratique dans ses écrits et ses causeries éducatives, pourfendeur de la violence, ennemi de la pensée unique, patriote idéaliste à la recherche de la cité juste de Platon qui n’est autre que la République exemplaire que le président Paul Biya invite à bâtir dans l’intégrité ».
Hommage a donc été rendu à un homme qui, somme toute, aura mené une vie de combat. Et Jacques Fame Ndongo ira puiser dans le dictionnaire fang-français et français-fang du Révérend Pasteur Samuel Galley, pour donner la signification du nom « Eyinga » qui désigne « un frappeur, tapeur, agitateur d’idées, créatif, inventeur et productif », d’où le caractère trempé du disparu. La dizaine de témoignages rendus est largement allée dans le sens de la description d’un homme qui, apparemment incompris et détesté, a été affable, altruiste, patriote, un patriarche sagace, un animateur de la scène politique, un démocrate convaincu, un intellectuel de haut vol, un être respectueux de la fraternité et de l’amitié. Le culte religieux qui a suivi la série des témoignages, et précédé la mise en terre proprement dite, a salué « le sel de la terre » qu’aura été Abel Eyinga. Le président du parti politique La Nationale ne va pas seulement manquer à sa famille politique et naturelle, mais aussi à l’ensemble de la communauté nationale et internationale. Voilà pourquoi, tous ceux qui ont pris la parole l’ont explicitement imaginé heureux dans le royaume de la félicité d’où, à jamais, il observe et prie pour un pays de paix et de prospérité.
