Les convenances religieuses et autres subterfuges avancés pour soustraire des enfants à la vaccination.

En lançant le troisième tour des Journées nationales de vaccinations (JNV) contre la poliomyélite le 6 février dernier dans la localité de Madaka, département du Diamaré, François Etapa, l’inspecteur général des services du gouverneur, avait mis en garde tous ceux qui véhiculent des préjugés allant dans le sens de décourager les parents à faire vacciner leurs progénitures. On a cru un instant que cette fois-là il ne devait plus avoir d’idées rétrogrades en ce qui concerne la vaccination. La réalité a été toute autre. Des poches de résistance ont encore été détectées dans la région. Souvent même chez des personnalités hors de tout soupçon.

Dans la ville de Maroua, les responsables d’une école privée ont fermé la porte aux agents vaccinateurs, empêchant ainsi 180 écoliers de recevoir leur dose de vaccin à laquelle ils avaient pourtant droit. Dans la localité de Moulvoudaye, département du Mayo-Kani, le pasteur d’une église dite de réveil a formellement interdit à ses fidèles de faire vacciner leurs enfants. Selon le chef d’unité du Programme élargi de vaccination (PEV) de l’Extrême-Nord, ce n’est pas la première fois que ce pasteur s’illustre dans l’anti-campagne contre la vaccination. De même, à Kousseri dans le Logone et Chari, les agents vaccinateurs ont été confrontés à la réticence d’une forte colonie de ressortissants de pays voisins qui n’ont pas voulu faire vacciner leurs enfants.

Malgré ces poches de réticence, à la délégation régionale de la Santé publique de l’Extrême-Nord, les responsables ne baissent pas la garde. Dans les radios communautaires, ils diffusent des spots invitant les parents à faire vacciner leurs enfants. Des messages qui passent aussi bien lors des campagnes de vaccination qu’en dehors de ces journées. De même, les messages affichés çà et là dans les rues et les quartiers.