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Dossier de la Rédaction

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Intégration à pas de tortue…

Le cœur n’était pas à la fête, en fin de semaine dernière, pour la célébration du 20e anniversaire de la Cémac (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale). Et cela pour au moins deux raisons. L’une conjoncturelle : la crise qui déchire depuis douze mois déchire le Centrafrique, la plus grave qu’ait connue la sous-région depuis cinquante ans. L’autre structurelle : le chantier de l’intégration régionale qui piétine. Ou plutôt évolue à pas de tortue. Une intégration que la Cémac était censée faire aboutir au plus vite, parce que créée à dessein, le 16 mars 1994 à N’Djamena, pour prendre la relève de l’Udéac (Union douanière et économique des Etats d’Afrique centrale).

Ainsi donc, Bangui, siège des institutions de Cémac, et l’ensemble de la République centrafricaine s’enlisent dans une profonde crise depuis le renversement, en mars 2013, du président François Bozizé. Les ex-rebelles de la Séléka, dans l’incapacité de rétablir l’ordre dans le pays, se sont plutôt distingués par des exactions et des pillages qui ont conduit le pays dans une sanglante guerre civile. Une issue malheureuse qui a sapé tous les efforts consentis par les pays de la Cémac. Lesquels avaient organisé, à Libreville, une série de rencontres couronnées par un accord pour concilier les frères ennemis autour d’une transition pacifique.

En janvier 2014, au moment où Michel Djotodia, installé au pouvoir par les miliciens de la Séléka, rend son tablier, le mal était fait. Son remplacement par Madame Catherine Samba Pandza n’a pas encore profondément changé la donne sur un terrain dévasté. Tout au plus jusqu’alors, l’intervention des forces africaines de la Misca (Mission internationale de soutien à la Centrafrique) dirigées par notre compatriote, le général Tumenta Chomu Martin, et l’arrivée des troupes françaises de l’opération Sangaris, n’ont réussi qu’à limiter les dégâts.

Sans avoir réussi à la juguler, la Cémac a tout au moins montré, à travers la crise centrafricaine, sa capacité endogène à aborder les conflits sous-régionaux et une rapidité à se déployer sur le terrain militaire, par la mise en place en Centrafrique de la Fomac (Force multinationale de l'Afrique centrale) dont la Misca allait prendre le relais.

S’agissant de l’intégration régionale qui justifiait sa création par contre, la Cémac a encore beaucoup de chemin à parcourir. Face au défi de la construction d’un marché commun et accessoirement, de la libre circulation des personnes et des biens, l’organisation sous-régionale semble faire du surplace. Au point de justifier ce proverbe des hommes de la forêt selon lequel « se retrouver deux fois au pied d’un même arbre, lorsqu’on cherche son chemin en brousse, est la preuve qu’on s’est perdu ». Lorsqu’en effet, après moult négociations, la conférence des chefs d’Etat de l’Union prend, le 14 juin 2013 à Libreville, un acte additionnel portant suppression du visa pour tous les ressortissants de la Cémac circulant dans l’espace communautaire, l’on crut voir sinon le bout du tunnel, du moins la levée du principal obstacle à l’aboutissement du marché commun. C’était sans compter avec une volte-face de la Guinée équatoriale qui allait remettre en cause cette décision.

Comme début de la célébration du 20e de la Cémac, une conférence s’est tenue, en fin février à Yaoundé, sous le thème, « renforcer l’intégration régionale pour accélérer la croissance : quelles priorités pour la Cémac ? » L’occasion se prêtait à la restitution des résultats d’une étude sur les gains attendus de l’intégration régionale. Des conclusions concordantes de certaines autres études dans ce domaine indiquaient clairement déjà que « l’amélioration de l’intégration régionale en Afrique centrale, à travers un plus grand respect des critères de convergence et la libéralisation commerciale, augmenterait fortement la croissance des pays de la sous-région, sur une période relativement longue de 10 années».

 

 

 


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