20 ans déjà que les premières élections démocratiques et multiraciales eurent lieu en Afrique du Sud, tournant la page avec l’odieux système de l’apartheid. L’évènement historique s’est déroulé en 1994, année marquante pour l’émergence d’une véritable démocratie dans le pays. Depuis cette date, le jeu politique du pays est rythmé par la prééminence de l’ANC, parti politique jadis interdit et héraut de la lutte contre la domination blanche.
Beaucoup d’eau à coulé sous le pont depuis lors. Nelson Mandela, l’icône du combat pour l’égalité raciale et pour la promotion de la nation arc-en-ciel qui, aujourd’hui, est une réalité en Afrique du Sud a imprimé sa marque. Il fut le premier président de cette nouvelle Afrique du Sud. Il a canalisé tous les espoirs du vouloir-vivre ensemble entre les différentes communautés raciales et a balisé les chemins de la liberté et de la démocratie. Aussi n’est-il pas surprenant que la suprématie totale de l’ANC, malgré son auréole historique, soit mise à mal face à l’émergence d’autres forces politiques dans le pays.
Sans doute à coté de cette configuration qui met en scène le jeu des partis, il ne faut pas ignorer le rôle influent des syndicats dans l’architecture politique actuelle et passée, notamment durant l’Apartheid. Les prochaines élections générales qui s’annoncent le 7 mai prochain, seront fortement marquées par cette nouvelle donne. L’ANC avec ses divisions internes ne sera pas aussi forte qu’auparavant.
Le phénomène Julius Maléma, l’ex-leader des jeunes à l’ANC, peut se prévaloir des soutiens au sein de la classe populaire noire. Dans la même logique, d’autres partis politiques se positionnent pour la conquête du pouvoir, avec des projets de société novateurs. Il s’agit de l’Alliance démocratique (DA), le principal parti de l'opposition qui a obtenu 16.6% de voix aux élections générales de 2009 et qui ambitionne une percée dans l’électorat noir (80% de la population).
En plus, il faudra aussi compter avec la petite formation Agang de l'intellectuelle noire Mamphela Ramphele pour affronter l'ANC, le parti dominant aux prochaines élections générales. Autant dire que même si les jeux semblent donner une avance certaine à l’ANC sur ses concurrents, la démocratie sud-africaine demeure véritablement dynamique. Et à l’avenir, des surprises ne sont pas à exclure.
