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Dossier de la Rédaction

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Le vrai combat

Il y a lieu de tourner rapidement la page sur ce qui apparaît comme une parenthèse malheureuse dans la préservation des forêts du bassin du Congo : la séquestration, pendant cinq jours à Ouesso, de quatre éco-gardes et quatre militaires camerounais capturés lors d’une patrouille sur la Sangha, par des militaires congolais. Il faudrait sans doute s’efforcer de croire nos voisins lorsqu’ils expliquent qu’ils avaient pris nos compatriotes pour des braconniers. Car, de part et d’autre de la frontière, ce qui justifie les patrouilles d’éco-gardes et autres hommes en armes, c’est le braconnage qui vise les éléphants et autres grands mammifères dans ces forêts du bassin de Congo. Il y a donc lieu d’éviter de se tromper d’adversaire. Etant entendu que le seul et vrai combat que devraient mener les hommes d’honneur, dans l’immensité de cette forêt, est celui contre les ennemis de la nature. Ces braconniers qui écument la forêt, abattant lâchement éléphants et autres grands mammifères, au point de menacer d’extinction certaines espèces si précieuses dans l’équilibre de la nature.

En tout cas, les gouvernements camerounais, gabonais et congolais, avec l’appui d’Ong protectrices de l’environnement, ont entrepris de créer un sanctuaire de préservation des animaux, de part et d’autre de leurs frontières communes : l’espace Tridom (Tri national Dja, Minkebe, Odzala), des noms de trois aires protégées du Cameroun, du Gabon et du Congo. Ce projet de conservation vise à faciliter le déplacement des animaux dans cet espace et nonobstant l’activité humaine. Du côté du Cameroun, l’espace Tridom englobe la réserve de faune du Dja (526 000 ha), le massif forestier de Ngoyla-Mintom (900 000 ha) et le parc national de Nki (300 000 ha). C’est dans cette dernière aire protégée qu’ont été pris les huit éco-gardes et militaires camerounais. Nos écogardes, en nombre insuffisant, doivent quotidiennement veiller sur cet espace couvrant près de deux millions d’hectares, dans l’objectif de réduire à sa plus simple expression, la capacité de nuisance des braconniers. Comme on le voit, les effectifs ne sont pas suffisamment importants pour qu'on se paie le luxe de les disperser dans de fausses batailles.

Si la volonté de protéger l’environnement du Cameroun est manifeste, il y a lieu de déplorer la modicité des effectifs et des moyens engagés dans la lutte contre le braconnage. Même si l’Etat a montré sa capacité de réaction, lorsqu’il y a deux ans, des braconniers puissamment armés venant vraisemblablement du Soudan, ont abattu des centaines d’éléphants dans le parc de Bouba Ndjida. L’analyse de la situation datant de 1992 menée par le ministère des Forêts et de la Faune (Minfof), préalable à la mise en place du Projet de conservation et utilisation durables des ressources forestières et fauniques du massif Ngoyla - Mintom, avait fait ce constat édifiant : les quatre postes de contrôle forestier et faunique dans cette zone, situés à Lomié, Messok, Ngoyla et Djomedjoh, totalisaient… sept personnels. Relativement mieux lotie, la réserve du Dja utilisait, à ce moment-là, 64 agents opérationnels répartis à Lomié, Djoum, Somalomo et Meyomessala. La situation a évolué depuis lors, avec notamment la construction d’un imposant espace-vie à Ngoyla où le Minfof devrait déployer un important effectif d’écogardes pour la surveillance du parc national de Nki. Ces efforts devraient d’ailleurs être soutenus, dans la mesure où une nouvelle réserve de faune est en création dans le massif de Ngoyla-Mintom, au nord des villages Ntam-Carrefour et Mbalam, dans les contours de l’Unité forestière d’aménagement (Ufa) 10-034.

Au demeurant, la lutte contre le braconnage ne saurait être l’affaire des seuls éco-gardes. Les effectifs ne seront jamais assez nombreux pour surveiller tous les pans de ces vastes forêts. La solution durable passe par l’implication des populations riveraines dans cette lutte. C’est la voie que prend progressivement le Cameroun, avec l’appui de ses partenaires de la conservation.

 

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