Morts et dégâts matériels continuent d’être enregistrés dans la ville.

« La mort arrive ! ». Le conducteur de mototaxi démarre son engin à toute vitesse et serre davantage vers le trottoir. C’est vrai, il n’était pas bien stationné à ce coin du carrefour Ndokoti. Mais quand le camion a surgi, donnant de grands coups de klaxon, les « petits » porteurs se sont égaillés comme des moineaux à l’approche d’un pygargue. « Aujourd’hui, quand un taxi suit un camion, tous les passagers tremblent », estime Suzanne O., cadre d’entreprise. Avis plutôt partagé par les temps qui courent à Douala, ville où des camions fous ont encore tué, meurtri, ces tous derniers jours.

Alors que différents observateurs ont tiré la sonnette d’alarme, que l’opinion s’est émue des containers qui tombaient, des camions qui broyaient des taxies et des vies à l’intérieur, les gros porteurs sont, comme qui dirait, passés plutôt à la vitesse supérieure. Comme insensibles aux pleurs précédents. Mercredi 26 mars dernier, un camion grumier chargé à bloc a déboulé sous le tunnel Ndokoti, non sans jeter l’effroi parmi les piétons et les autres usagers. Surtout après avoir « grondé » tout ce monde avec un long coup d’avertisseur amplifié par le tunnel. Il était à peine 21h20 que le gros porteur traînait déjà sa carcasse sur une route encore fort encombrée.

Si rien ne s’est passé à cet endroit et à ce moment, ce n’était pas le cas quelques jours avant, du côté de Nyala Château, où un camion transportant un container est tombé… sur des commerces qu’il a écrasés sans aucune autre forme de procès. Ici, les passants ont remercié le Ciel d’avoir échappé à un sort funeste. Ailleurs, des scénarios dignes du film « Destination finale » se sont déroulés. A Pk14, toujours en ce mois de mars, un conducteur de mototaxi et ses deux passagers ont été tués par un camion sans conducteur. L’engin, en panne, a été dégagé de ses cales par un autre poids lourd – dont le chauffeur avait perdu le contrôle – qui l’a percuté.

De nombreux autres cas se sont produits dans la capitale économique en ce mars 2014 plutôt sanglant sur les routes de la ville. Laissant, au fil du temps qui passe, l’impression que les autres usagers sont en danger permanent. Jusqu’à quand ?