Un atelier de renforcement des capacités psychologiques des géniteurs organisé à Douala.

Promouvoir le bien-être, l’équilibre et la santé des parents. Voici en quelque sorte l’objectif de l’atelier organisé ce 22 mars 2014 à Douala par « Convergence Psy-santé », un institut de psychopathologie clinique appliquée. La formation est destinée aux parents d’enfants vivant avec les troubles du spectre autistique, la trisomie 21, les infirmités motrices cérébrales et le retard mental. « La réalité des enfants qui naissent avec des handicaps qui le plus souvent sont irréversibles est quelque chose qui n’est jamais imaginé par un couple ou un parent avant la naissance de l’enfant. Des troubles qui malheureusement ne bénéficient pas d’un diagnostic précoce et à fortiori d’une prise en charge adaptée et précoce. Les parents sont d’abord choqués sur le plan émotionnel par la réalité d’un enfant qui ne réagit pas comme les autres. Le plus souvent, il y a une grosse difficulté pour l’admettre comme étant définitif. Ils peuvent avoir des pensées conflictuelles, chercher à trouver une cause externe, comme la sorcellerie », déclare le Dr. Erero Njiengwe, psychopathologue.

Embarqués dans les réactions psychologiques nocives, les parents deviennent eux-mêmes plus fragiles. « Il y a souvent des tensions dans le couple, une mauvaise humeur quasi constante. On se rejette les responsabilités », témoigne une mère d’enfant atteint d’autisme. « Les parents sont déstabilisés par le stress qui risque d’être durable. Des angoisses sur l’avenir de l’enfant se développent, ce qui va remettre en cause leur propre santé. A côté des problèmes de santé de l’enfant, on va voir des parents confrontés à leurs propres soucis de santé du fait de cette situation : troubles cardiovasculaires, hypertensions, ulcères d’estomac, qui sont des conséquences connues d’un stress prolongé. Des soucis qui peuvent entrainer la maltraitance de l’enfant ou un désamour de l’enfant handicapé non par méchanceté, mais du fait du stress. Pourtant, ces enfants ont besoin que les parents aient vis-à-vis d’eux une attitude positive, pour stimuler leur potentiel et favoriser leur développement », explique le Dr. Erero Njiengwe. Mais très souvent, du côté des parents, on ne sait pas vers qui se tourner pour demander de l’aide, aussi bien pour eux-mêmes que pour l’enfant.

Aussi, l’atelier a notamment pour objectifs, de clarifier cette problématique et aider les parents à détecter dans leurs pensées et agissements quotidien, les réactions qui sont la preuve qu’ils sont piégés par le stress, et des stratégies qui vont permettre d’être plus sereins et d’avoir vis-à-vis de l’enfant et eux-mêmes, une attitude de bien-être.