Le thème du 4e sommet Union Européenne-Afrique organisé les 2 et 3 avril à Bruxelles indique les principales orientations du partenariat entre deux continents liés par l’histoire, la géographie , le commerce et la culture, partenariat voulu encore plus concret et plus proche de la vie des gens , plus particulièrement des Africains. « Investir dans les populations pour la prospérité et pour la paix » est effectivement l’un des plus grands défis inéluctables que les pays de notre continent sont appelés à relever, avec le concours de leurs partenaires notamment européens, dans un monde où la solidarité et la coopération harmonieuse devraient être les bases d’une vie en commun. Dans un communiqué rendu public dans la capitale européenne, l’UE dit qu’il est question de « jeter un nouveau regard sur le partenariat entre les deux continents et de mettre en avant certains résultats obtenus et d’étudier de nouveaux domaines pour la coopération future ». C’est dans cette perspective que les échanges entre les dirigeants européens et africains seront axés sur des sujets aussi variés que la paix, la sécurité, l’accès à l’énergie, les investissements, les changements climatiques et les migrations.

Les questions ainsi évoquées sont aussi pointues les unes que les autres pour nous autres Africains, sans pour autant laisser les Européens ni indifférents ni tranquilles compte tenu des interférences entre les deux continents et leurs peuples. La paix, par exemple. L’actualité en Centrafrique aujourd’hui comme celle du Mali hier et encore en voie de stabilisation montrent les défis communs à relever pour la stabilisation des Etats concernés, la paix et le développement de ces pays et leurs populations, mais aussi pour la lutte contre le terrorisme et la criminalité transfrontalière qui n’épargnent personne. Au demeurant, selon des sources dignes de foi, un mini-sommet sur le cas spécifique de la RCA est prévu à Bruxelles en marge des travaux du 4e sommet Afrique-UE. En faisant le point sur ce qui a été fait jusqu’à présent, les dirigeants auront sans doute à mettre sur pied une stratégie commune plus dynamique.

Il y a eu le sommet du Caire en l’an 2000. Il y a eu le sommet de Lisbonne en 2007 puis celui de Tripoli en 2010. Les relations actuelles en les deux continents sont en principe fondées sur le plan stratégique de Lisbonne et le plan d’action 2011-2013 adopté à Tripoli. Ce plan d’action mettait déjà l’accent sur la paix et la sécurité, la gouvernance démocratique et les droits de l’homme. Il n’est pas besoin d’en dire plus pour observer et constater ce qui s’est passé entre-temps, tant de nombreux évènements ont mis en péril la paix, la stabilité de certains pays, ainsi que la vie des populations. Si les Etats n’ont que des intérêts selon une réflexion attribuée à Charles de Gaulle, leur intérêt commun n’est-il pas aujourd’hui plus qu’hier, dans un monde globalisé, de vivre tous en paix, d’œuvrer pour le développement de toutes les populations ne serait-ce que pour éviter la propagation des foyers de tensions nuisibles à tous ? Pour soigner les maux connus, Européens et Africains devront aller encore plus loin au-delà des mots. Voilà pourquoi le rendez-vous de Bruxelles est d’importance pour les deux partenaires.