Une rencontre s’est tenue à Ebolowa le 28 mars dernier pour améliorer la production des semences.

Donner à la production de la semence un cadre légal. C’était l’objet d’une réflexion le 28 mars dernier à Ebolowa. L’objectif est de baliser une feuille de route pour tous les acteurs du secteur semencier cacao-café. La rencontre était axée sur l’élaboration des règlements techniques sur la production, le contrôle de qualité et de certification des semences de plant de cacaoyer et de caféier. Les participants, venus de l’Institut des recherches agricoles pour le développement (Irad), de la Société de développement de cacao (Sodecao), du Projet semencier cacao-café et du Conseil interprofessionnel pour le café et le cacao, tous acteurs du secteur cacao-café chargés de la production de la semence, ont été édifiés sur la manière d’accorder leur violon, dans la perspective de la production d’une semence de qualité. Car nombre de producteurs ignorent les contours réels de leur domaine.

Moïse B., par exemple, jeune cacaoculteur de l’arrondissement de Bengbis, pour augmenter la superficie de sa plantation, a mis sur pied, il y a quelques mois, une pépinière pour des jeunes plants de cacaoyer. Il n’est pas allé très loin pour trouver ses fèves qui font sa semence de base. Ce sont des cabosses récoltées sur place, dans la plantation de son géniteur et, le tour est joué. « Cela s’est toujours passé ainsi depuis la nuit des temps », se convainc-t-il. Pourtant, ce que Moïse ignore, c’est que la variété du cacaoyer et la nature du sol sont des données très importantes, mais d'autres facteurs, telle l’espèce ou la variété, jouent un rôle déterminant pour la qualité des dérivés. Le cacao doit être cultivé de la bonne façon pour garantir la création du vrai bon chocolat, par exemple. Le cas de ce jeune agriculteur démontre, à souhait, que le secteur de production de la semence caco-café au Cameroun, dépourvu de réglementation technique, a encore du chemin à faire.