Les animateurs de ces médias de masse exerçant dans les régions de l’Est, de l’Adamaoua, du Nord et de l’Extrême-Nord doivent pousser les populations à utiliser les moustiquaires imprégnées.

Plus qu’un mois, les pluies seront de retour dans les régions du Nord et de l’Extrême-Nord. Si ce retour est très attendu par les populations en général et par le monde paysan en particulier, la saison pluvieuse correspond aussi et généralement à la prolifération des moustiques notamment l’anophèle femelle, vecteur de la transmission du paludisme. La recrudescence des cas de paludisme consécutive à cette transmission s’observe habituellement de juillet à novembre avec le pic en octobre. En 2013, la région de l’Extrême-Nord a connu un taux élevé des cas et de décès liés au paludisme. Une forte recrudescence qui a fait dire à certains médias que le paludisme bien qu’endémique au Cameroun était devenue épidémique dans cette région. Pour les derniers mois de l’année 2013, les formations sanitaires de la région ont enregistré près de 200 000 cas de paludisme pour plus de 1 500 décès.

Cette année, le ministère de la Santé publique veut conjurer les tristes souvenirs de 2013. Il est question de sensibiliser les populations pour une prévention contre cette endémie. C’est l’objectif principal de l’atelier qui vient de réunir à Maroua, les animateurs des radios communautaires des régions de l’Est, de l’Adamaoua, du Nord et de l’Extrême-Nord. Organisé par l’Ong Malaria No More avec le soutien de la Fondation ExxonMobil/Cotco, cet atelier de renforcement des capacités des animateurs des 30 radios communautaires a mis un accent sur les meilleurs moyens de communication pour la prévention, le diagnostic et le traitement à adopter pour éviter le paludisme. Les participants venus des quatre régions ont été invités à confectionner des spots, magazines et microgrammes en français et en fulfuldé ou en langue locale sur l’utilisation des moustiquaires à longue durée d’action (Milda), le traitement préventif intermittent (TPI) aux femmes enceintes lors des consultations prénatales. L’objectif final est de pousser les populations à utiliser les Milda qui sont un meilleur moyen de prévention contre le paludisme. Selon les résultats de l’enquête post-campagne sur l’utilisation des Milda, 83,4% des foyers de la région possèdent au moins une moustiquaire imprégnée mais 30% seulement des personnes l’utilisent effectivement. Ce pourcentage est de 34% chez les enfants de moins de 5 ans et de 34,6% chez les femmes enceintes. L’organisation de la rencontre de Maroua fait partie des engagements pris au plan national dans le cadre de l’implementation du plan stratégique national de lutte contre le paludisme dans la période 2011-2015 dont l’objectif général est de réduire de 75% la morbidité et la mortalité d’ici 2015 par rapport aux valeurs de 2000.