Le chef de l’Etat et la présidente de la transition en RCA ont passé en revue la situation de crise dans ce pays voisin et les perspectives.
Trente minutes durant, en tête à tête, au siège de l’Union européenne à Bruxelles, le président Paul Biya s’est entretenu hier en mi-journée avec Mme Catherine Samba-Panza, la présidente de transition en Centrafrique. A l’issue de l’audience présidentielle, Mme Catherine Samba-Panza a répondu aux questions de Cameroon-Tribune. Après avoir rappelé que le Cameroun et son pays partagent une longue frontière, des liens multiformes, notamment économiques et socio-culturels, elle a apprécié d’avoir saisi l’opportunité qu’elle n’avait pas eu depuis son élection à la tête de la transition centrafricaine pour aller vers son « frère » et aîné le président Paul Biya afin de puiser dans l’expérience et la sagesse de celui-ci pour la quête des solutions à la crise en RCA. Cette première entrevue leur a ainsi permis de faire le point de la situation dans ce pays voisin et d’envisager les perspectives. Mme Catherine Samba-Panza a précisé que la réunion spécialement organisée sur son pays avant l’ouverture du 4e sommet UE-Afrique lui a donné l’occasion de montrer la gravité de la situation sur tous les plans lors de ses rencontres avec ses pairs européens et africains. A cet égard, a-t-elle dit, le président Paul Biya , qui a une connaissance exacte de la situation, a échangé avec elle dans la perspective d’en sortir.
S’agissant de cette crise et notamment du délicat problème des réfugiés qui continuent d’affluer particulièrement vers le Cameroun, la présidente de la transition a d’abord relevé que la crise dans son pays a entraîné beaucoup de déplacés non seulement à l’intérieur de la RCA mais aussi vers les pays voisins dont le nôtre. Après avoir reconnu qu’il s’agit là d’un sujet de préoccupation, elle a apprécié l’hospitalité camerounaise à l’endroit de ses compatriotes réfugiés. Elle a ensuite souhaité que la paix revienne en RCA afin que tous les enfants de ce pays reviennent œuvrer pour le développement de leur patrie.
Répondant enfin à une question sur les réelles perspectives de sortir de cette crise au regard de la gravité des problèmes et de nombreuses promesses annoncées lors des réunions internationales précédentes mais plus ou moins tenues, Mme Samba-Panza a relevé avoir fait appel à la mobilisation internationale, après une évaluation de la gravité de la situation. Mais les réponses jusque-là n’ont pas été à la mesure des attentes. Elle continue donc le plaidoyer pour une plus grande mobilisation de l’appui international et pour que les annonces faites dans ce cadre puissent se concrétiser.
