Les régions du Nord et de l’Extrême-Nord favorables à la grande production.
Depuis quelques mois, les oignons ont signé leur retour sur les étals dans les marchés de Yaoundé. C’est au marché 8e que les camions en provenance des régions du Nord et de l’Extrême-Nord (Berthoud et Matabi) déchargent des centaines de sacs d’oignons au quotidien. Ceci afin de permettre aux grossistes et aux détaillants de s’approvisionner aisément parce qu’ils arrivent conditionnés en sacs de 120 kg. « Au moins cinq camions garent ici tous les jours. Cela nous permet de ravitailler tous les espaces commerciaux de la ville et même de ses environs », explique Bouba A., détaillant. Actuellement, le sac de 120 kg coûte entre 22 000 et 24 000 F au lieu de 50 000 voire 75 000 F, pour le grand bonheur des revendeurs. « C’est une situation favorable parce qu’en période de pénurie, les prix grimpent et il devient difficile de s’offrir la marchandise. Avec la grande saison, les consommateurs trouvent leur compte », confie un commerçant. Normal pour les commerçants qui se frottent les mains en raison de la saison de production située entre les mois de janvier et mai selon les informations recueillies auprès d’un grossiste.
Au marché Mokolo, comme au marché du Mfoundi et celui des Acacias, dans les points de vente au détail, on retrouve les variétés suivantes sur les étals : « Goudami » de couleur jaune et « Galmia » de couleur blanche et violacée. Les tas de 10 petits et 15 gros oignons oscillent entre 50 F et 500 F. Même avec 10 F, les moins nantis se ravitaillent aussi. Mais, pour les revendeurs il y a un hic. « L’abondance de cette denrée sur le marché réduit le bénéfice. Pour un sac d’oignons, la marge bénéficiaire se situe entre 2 000 et 3 000 F. Pourtant en période de pénurie, nous avons un bénéfice allant de 6 000 à 7 000 F », explique Ousmanou A., détaillant.
Cependant, le véritable problème se situe au niveau de la conservation de cette denrée essentiellement périssable. Pour Bouba A., la solution réside dans l’achat d’un stock limité afin d’éviter les pertes. Très apprécié pour ses vertus thérapeutiques et culinaires, l’oignon doit se conserver pour une longue durée dans un endroit sec et à l'abri de la lumière. Selon Mahamat S., les oignons se conservent mieux dans un entrepôt aéré. Selon Mohamed N, grossiste, « sur 100 sacs d’oignons stockés, on se retrouve au bout du compte avec moins de 30 sacs, tous les autres 70 sacs étant pourris. Tout dépend du climat ».
