Le meurtre de deux commerçants camerounais le 29 mars dernier a provoqué un soulèvement. Kousseri a frôlé le pire le week-end dernier. Les populations choquées par la mort de deux commerçants camerounais se sont soulevées pour réclamer la tête de deux suspects rattrapés par la police camerounaise à Kousseri. Tôt samedi matin, la tension est montée d’un cran dans la ville. Des manifestants, en majorité des jeunes, ont érigé des barricades sur les principales artères et brûlé des pneus dans la ville. Ils  exigent alors que leur soient livrés les deux suspects du braquage survenu le 29 mars 2014 au marché central de N’djamena ayant causé la mort de deux commerçants et trois Tchadiens. Ces deux malfrats réfugiés à Kousseri mais dénoncés par la population ont été interpellés par les éléments des ESIR. Mais c’est la déclaration de l’un des suspects qui aurait mis le feu aux poudres. Ce dernier présenté comme un repris de justice et possédant des documents d’identité qui lui confèrent les nationalités tchadienne et camerounaise aurait déclaré qu’il peut se faire libérer moyennant plusieurs millions. Choqués par cette déclaration, les manifestants ont demandé à la police de leur livrer ces suspects pour leur appliquer la justice populaire. Les commerces sont restés fermés toute la journée du samedi 05 avril et l’activité économique de la ville paralysée. Une réunion de crise a été organisée par la préfecture de Kousseri en présence des procureurs de la République de Kousseri et de N’djamena. De manière concertée, les deux suspects ont été remis aux autorités judiciaires tchadiennes.

Tout a commencé le 29 mars au marché central de N’djamena. Ce jour-là, des individus armés de pistolets automatiques font irruption au marché et mettent  à sac plusieurs boutiques. Avant d’emporter d’importants effets, ils tirent et tuent à bout portant cinq commerçants dont deux de nationalité camerounaise et trois Tchadiens. A la suite de ce braquage spectaculaire, les polices du Tchad et du Cameroun s’organisent pour retrouver ses auteurs qui ont pris la poudre d’escampette. Après quelques jours de recherche, la police tchadienne réussit à mettre la main sur un malfrat alors que les policiers camerounais interpellent deux suspects réfugiés à Kousseri. Après avoir incendié la résidence où étaient cachés les deux suspects, de jeunes manifestants voulaient les extraire des mains de la police pour les brûler vifs. La forte mobilisation des forces de l’ordre et l’intervention des autorités administratives locales ont permis d’éviter le pire. Pour l’heure, le calme est revenu dans la ville de Kousseri.