Un maillage spécial mis en place à l’aéroport depuis le début du mois d’avril.
En cette fin de matinée du mardi 8 avril 2014, l’aéroport international de Douala grouille de monde. Les gens vont et viennent, tirant qui un gros bagage, qui un chariot. Ici, ce jeune homme se fait éponger le front par une demoiselle attentionnée. Là, l’humoriste Valéry Ndongo traîne sa valise et sa barbichette, direction le Liban.
De la foule monte une rumeur nourrie par les papotages, les conversations téléphoniques, etc. Un éternuement passerait inaperçu. Et peut-être que quelqu’un de très fatigué ou de fiévreux n’attirerait pas l’attention. Pourtant, dans ces deux derniers cas, ces malaises pourraient cacher quelque chose de plus grave, de plus dangereux, la fièvre hémorragique Ebola, dont des cas viennent d’être enregistrés en Afrique de l’Ouest.
« Nous avons tenu une réunion avec les autres administrations présentes à l’aéroport, ainsi qu’avec la police et la gendarmerie en début de mois au sujet de la fièvre Ebola », a confié à CT hier un responsable du Poste santé aux frontières de l’aéroport. De fait, il a été question de prendre les mesures appropriées après l’alerte, compte tenu de la fréquence des avions venant de l’Afrique de l’Ouest. D’après une information obtenue aux Adc, quatre vols en tout devaient atterrir à Douala pour la journée d’hier en provenance de cette partie du continent. CT n’a pas pu obtenir les chiffres sur une semaine (information estimée stratégique par notre source), mais la constante est que les arrivées sont régulières.
Lors de la réunion susmentionnée, il a été question d’expliquer aux différents responsables et à leurs collaborateurs ce qu’est la maladie, sa genèse, ses signes cliniques, « afin que même celui qui n’est pas de la santé puisse les reconnaître »... Bon à savoir, une équipe constituée d’infirmiers est désormais positionnée au niveau de la salle de débarquement. « Nous travaillons 24h/24 », assure le responsable rencontré au Poste santé de l’aéroport. Chez les passagers qui arrivent, les membres de l’équipe de veille recherchent les signes… très forte fièvre d’apparition brutale, fatigue, éruptions cutanées, hémorragies gingivales, vomissements, diarrhées sanglantes, etc. Le protocole de réaction prévoit, en cas de détection d’un cas, de l’isolement du malade avant sa prise en charge. Jusqu’à présent, aucun cas n’a été enregistré à l’aéroport de Douala.
