Les inondations, dues aux multiples constructions anarchiques sur les marécages, reviennent.
La baraque a l’air enfoncée dans des sables mouvants. Cette case en matériaux provisoires (planches, tôles et autres pièces) ne paie pas de mine. Elle est difforme, comme ratatinée. Une cinquantaine de maisons du même genre sont visibles en contrebas. Le quartier est vaste et est divisé en de nombreux blocs. Nous sommes au village Maképé-Missokè (Douala V). Les populations sont menacées par des inondations. A chaque saison pluvieuse, c’est des plaintes et des récriminations contre les pouvoirs publics. Mais, le hic c’est que la plupart de ces habitants ont construit sur des drains et des terres marécageuses.
A noter, le quartier est cernée par des drains et des cours d’eau. Au-delà de ces constructions anarchiques, la promiscuité est l’autre pan du problème. Les toitures se touchent, les portes et les fenêtres des différentes maisons sont trop proches. Mille couloirs forment un labyrinthe entre différentes habitations. Selon le chef traditionnel de 3e degré, Makèpé1Missokè, Sadrack Abey Sandey, beaucoup sont arrivés de tous les coins du pays et s’y sont installés.
En effet, tout bout de terrain a été pris d’assaut, les cases ont été bâties dans tous les sens. Un constat également fait par la Communauté urbaine de Douala (Cud). Elle déplore tout ce désordre qui est aussi à l’origine des nombreuses inondations que subissent les populations. Toujours d’après le chef, on continue d’arriver et on s’installe sans stress. La plupart achètent des lopins de terre impropres à la construction, d’autres vivent sans soucis même dans les bas-fonds. Pour ce qui est du titre foncier, personne, n’a l’air de s’en soucier. « Certains en possèdent même, mais sont logés dans l’eau », explique un riverain et chef de bloc, Joseph Pedji. Une note récente du délégué du gouvernement auprès de la Cud a été affichée dans le quartier. Le chef de bloc, dit avoir distribué cette note aux populations.
D’après Sadrack Abey Sandey, c’est un vaste projet de drainage des cours d’eau qui est programmé à Maképè Missokè. Les populations ont même été sensibilisées à cet effet. Ce qui est sûr, d’après le chef, c’est que certaines populations vont être délogées. Il y a 5 mètres de chaque côté qui seront déguerpis. Tout le monde semble être au courant. Des réunions d’explications ont été organisées par la mairie de Douala V, sur l’initiative d’experts de la Cud. Mais beaucoup d’habitants n’ont pas l’air de s’en préoccuper, ils se sont même engagés à réaménager leur case. « Les planches ont été remplacées par les parpaings ». Attendons.
