Les éléments de l’armée camerounaise dépêchés dimanche soir dans la localité d’Amchidé, localité située à 30 km à la frontière avec le Nigeria, dans le département du Mayo-Sava ont regagné Maroua lundi après-midi.

Sur ordre du gouverneur de l’Extrême-Nord, Augustine Awa Fonka, militaires et gendarmes ont opéré un bouclage sécuritaire afin, selon l’expression du gouverneur, d’ « assainir cette ville ». Cette opération de sécurité nécessaire a été décidée à la suite de l’accrochage survenu dimanche en fin de matinée entre les forces de l’ordre camerounaises et les membres présumés de la secte Boko Haram. Selon le gouverneur, des individus armés et roulant à moto ont ouvert le feu sur la patrouille mixte stationnée à Amchidé. Dans cette attaque subite, ils ont blessé par balles deux éléments de sécurité, le gendarme Ayouba Saidou en détachement à Amchidé et le gardien de la paix Foksia Amos en service au commissariat spécial d’Amchidé. Après leur forfait, les assaillants ont fui en direction du Nigeria. « La vie de deux blessés n’est pas en danger » rassure le gouverneur. Le bouclage de la ville d’Amchidé a permis d’effectuer des interpellations. Pour l’heure, plusieurs personnes sont soumises à des interrogatives.

Cet incident survient huit jours après l’enlèvement par des individus non encore identifiés de trois religieux de la paroisse catholique Saint Marc de Tchere, à 18 km de Maroua, dans l’arrondissement de Meri, département du Diamaré. Depuis le rapt des prêtres italiens Giampaolo Marta et Giantonio Allegri et de la sœur canadienne Gilberte Bussiere, le gouvernement camerounais a « mis tout en œuvre pour retrouver les trois religieux ». Le dispositif sécuritaire a été renforcé au niveau des points stratégiques de la frontière entre le Cameroun et le Nigeria, notamment dans les départements du Mayo-Sava, du Mayo-Tsanaga et du Logone-et-Chari. Un quadrillage de terrain qui met certainement à mal les plans opérationnels des membres de la secte Boko Haram combattus également de l’autre coté de la frontière.