Paisibles dans certaines agences, les élections des délégués du personnel ont été agitées dans d’autres points mardi à Yaoundé.
Peu après 10h, mardi à la direction générale de la Caisse nationale de Prévoyance sociale (CNPS), l’on se félicitait de la tenue du scrutin : « Les élections ont effectivement démarré. Tout ce passe dans le calme et il y a même affluence », expliquait alors Lydie Ze Meka, directeur des ressources humaines et superviseur du scrutin dans les services centraux. A ce moment justement, le personnel se relayait dans le bureau de vote où deux listes étaient en course. Le Syndicat national des travailleurs des organismes de sécurité sociale du Cameroun (SYNTOSS-CAM) et le Syndicat des emplois et métiers de la sécurité sociale du Cameroun (SEMS-CA). Le climat change pourtant autour de 10h 30. Deux membres du Syndicat national des employés, gradés et cadres des banques et établissements financiers du Cameroun (SNEGCBEF-CAM), - interdit de scrutin par la direction générale- trompent la vigilance des agents de sécurité postés à l’entrée du bureau de vote, entrent et saccagent la salle. L’un balance des bulletins à travers la fenêtre tandis que son camarade fait voler les enveloppes dans le couloir. Les vigiles interviennent mais les syndicalistes résistent. Après une demi-heure d’interruption, la vigilance est renforcée et le vote peut reprendre.
A l’extérieur, les membres du SNEGCBEF-CAM font des va-et-vient, accrochés à leurs téléphones. L’on apprend alors que ça dégénère au centre hospitalier de la CNPS à Essos. De ce côté-là, l’on retrouve également des enveloppes et bulletins de vote éparpillés dans les couloirs. Un membre du SNEGCBEF-CAM explique : « Nous avons tout saccagé exprès, pour qu’il y ait contentieux électoral. Et le préfet a justement instruit à la police de maintenir la paix en arrêtant tout. Curieusement, des gens de la direction générale ont débarqué avec des vigiles et sont en train de réorganiser le vote à la direction ». Le lieu de scrutin, qui a repris sous l’encadrement des vigiles, a effectivement été délocalisé. Ceci, sous le regard d’un huissier de justice appelé par les grévistes. Pour eux, « le ministre du Travail a été clair. La Cour suprême et le bureau international du travail (BIT) ont été saisis pour se prononcer sur le texte du PM qui en réalité, ne s’applique qu’aux privés. En attendant, la tutelle a instruit que nous allions tous aux urnes. Mais comme la direction générale s’entête, nous allons nous battre pour obtenir l’annulation de ce scrutin », affirme Moussa Aïssatou, membre du SNEGCBEF-CAM.
Toutes les agences CNPS de Yaoundé n’ont cependant pas connu d’agitation. C’est le cas de Yaoundé-centre près de la direction générale et de l’agence de Mvog-Mbi, où seul le SYNTOSS-CAM a présenté une liste. Tous les résultats devraient être connus en fin de journée mais ne seront validés qu’après le passage des procès-verbaux à l’inspection du travail.
