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Dossier de la Rédaction

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Accueil des réfugiés: la pression monte

L’instabilité politique qui a fait son lit en RCA, les menaces des groupes terroristes contre les populations au Nord-Est du Nigeria, les conflits entre éleveurs et agriculteurs dans les Etats de la Bénoué et de Cross River toujours au Nigeria et les déplacements des Tchadiens qui fuient les exactions des milices en RCA ne sont plus sans conséquences sur le Cameroun. Terre d’hospitalité, par excellence, le triangle national n’en est pas moins sous la pression de ses voisins. Si depuis les crises à répétitions en RCA, le Cameroun a toujours servi de base de repli à des milliers de personnes menacées dans leurs pays d’origine, si les plus hautes autorités n’ont jamais failli à leur devoir d’assistance humanitaire, il est cependant avéré que l’accueil des réfugiés commence à poser problème. La région de l’Est est particulièrement sollicitée. Les autorités administratives des zones frontalières sont sous pression permanente. Surtout lorsque les populations du pays d’accueil commencent à se sentir à l’étroit dans leur milieu naturel. On a été témoins ces derniers mois des protestations des populations dans la région de l’Est, mais aussi dans la région de l’Extrême-Nord. Non contents de recevoir le gite, certains réfugiés ont tendance à devenir un peu trop exigeants. Lorsqu’ils ne boudent pas les sites de recasement gracieusement mis à la disposition du HCR par les autorités camerounaises, ils se rendent coupables d’actes délictueux aussi bien contre les populations riveraines que contre le personnel du HCR.

C’est ainsi que  dans la région de l’Est, on a, par exemple, enregistré des protestations des villageois qui ne digéraient que modérément les attentions suspectes de certains réfugiés à l’égard de leurs épouses. De même personne n’a oublié la séquestration en bonne et due forme de deux responsables du bureau du HCR de Bertoua en janvier dernier à Guiwa-Yangamo.  Kourouma Mamady Fatah, chef de la sous-délégation du bureau UN HCR de Bertoua et de son chargé de sécurité, Adama Jean Pierre ne retrouveront la liberté de leurs mouvements que grâce à l’implication du gouverneur la région de l’Est. Toujours à l’Est, les réfugiés ont séquestré dans la journée du 23 novembre 2013, le coordonnateur secours distribution/ camp manager de Guiwa-Yangamo, Moïse Keumoe. Ce responsable s’est rendu coupable aux yeux de ses bourreaux « de mauvaise distribution des vivres ». En fait, pour les réfugiés, la quantité de l’assistance alimentaire respectant pourtant les normes prescrites par le Programme alimentaire mondial (PAM) était trop petite. Paradoxe des paradoxes, le Cameroun, terre d’accueil de ces personnes en détresse, doit aussi faire face à la grogne de ses citoyens qui commencent à se sentir menacés. Si dans certains camps de réfugiés, la sécurité est assurée, il faut reconnaître qu’avec la porosité des frontières, les mariages entre les populations des différents pays et les incessants va-et-vient des réfugiés, il n’est pas très facile de contrôler qui peut faire passer quoi en ce qui concerne la sécurité transfrontalière. Les mêmes inquiétudes s’étendent sur la sécurité sanitaire avec les risques d’épidémie.

Tout en préservant sa tradition d’hospitalité, le Cameroun vient de prendre des mesures pour mieux faire face à l’afflux des réfugiés sur son sol. C’est ainsi que le chef de l’Etat  a signé le 13 mars dernier, un arrêté portant création d’un Comité interministériel ad hoc chargé de la gestion des situations d’urgence concernant les réfugiés au Cameroun. En parcourant l’arrêté du président de la République, on se rend compte que la présidence de cet important Comité est assurée par le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation. Les autres membres relèvent des administrations de souveraineté, des ministères techniques et de la chaîne sécuritaire du pays. On sait que ce Comité est chargé d’examiner les défis humanitaires, socio-économiques, sanitaires et sécuritaires découlant de la présence massive des réfugiés au Cameroun, à l’effet de proposer au gouvernement les mesures appropriées pour y faire face. Et déjà le Minatd et les autres personnalités qui y siègent se sont mis au travail. Conséquence, des sous-comités sont déjà à pied d’œuvre dans les régions et les départements concernés. Surtout que chaque jour, des contingents de réfugiés en provenance du Nigeria et de la RCA continuent de trouver asile au Cameroun. Malgré cette pression, l’action du Cameroun n’est cependant pas ignorée sur la scène internationale. En témoigne la récente visite de travail du représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour l’Afrique centrale, Abou Moussa. Lors de son passage en mars dernier au Cameroun, le fonctionnaire onusien a dévoilé les chiffres. 140 000 réfugiés centrafricains recensés au Cameroun par le HCR dont 78 000 pour la seule région de l’Est. Le dernier pointage signale 100 341 réfugiés. Des chiffres qui rendent la situation humanitaire très préoccupante. Il faut cependant reconnaître que ces chiffres sont en augmentation croissante. C’est la raison pour laquelle le Cameroun s’organise pour mieux accueillir les réfugiés, apporter son assistance aux humanitaires mais surtout pour prendre des dispositions afin de maintenir l’ordre et la sécurité sur son sol.

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