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Dossier de la Rédaction

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Soudan du sud: pourquoi la crise perdure ?

 L’accalmie ce n’est pas pour demain au Soudan du Sud. Depuis décembre 2013, le pays se déchire, malgré les tentatives internationales de faire cesser une crise née d’un désaccord entre le président Salva Kirr et son ancien vice-président Riek Machar. Aucune médiation n’est parvenue à faire taire les armes de façon durable. Les cessez-le-feu sont tous sans suite. Et au cours de ces derniers jours, on a même enregistré une nouvelle escalade de la violence. En effet, l'armée sud-soudanaise  a enchaîné des revers dans l'Etat pétrolier d'Unité au nord du pays, à la frontière avec le Soudan. Ainsi après avoir investi la ville pétrolière de Bentiu, les rebelles clament avoir pris possession de plusieurs positions stratégiques dont des champs pétroliers.

Du côté du gouvernement de Juba, on accuse le coup de cette percée rebelle. Mais l’on se refuse d’admettre que la situation est préoccupante. Toujours est-il que pour le gouvernement de Juba, les groupes armés soudanais sont à la manœuvre et prêtent main-forte aux troupes de Riek Machar. Pour autant, jusqu’ici, aucune preuve de ces accusations n’a été fournie. Au demeurant, cette instabilité qui perdure ne fait l’affaire d’aucun des deux camps. Le pouvoir de Juba qui tire 95 % de ses revenus de la manne pétrolière, est chaque jour un peu plus en difficulté. Côté-rebelle, malgré quelques victoires militaires, l’on n’est pas plus avancé. Ce d’autant plus que l’on ignore tout ou presque des vraies ambitions de Riek Machar. En attendant, le blocage persiste dans la crise. Les négociations entamées à Addis-Abeba sont au point mort et les incidents succèdent aux incidents.

Au-delà de l’affrontement entre les hommes de Riek Machar et les troupes loyalistes, c’est le pays tout entier qui doit faire face à une vague de violences avec de forts relents de guerre ethnique. Ainsi, un camp de l'ONU surpeuplé de Bor, dans le centre du pays a été attaqué jeudi dernier, faisant plusieurs dizaines de victimes. Des manifestants « loyalistes » (pro-gouvernement) s’en sont pris aux 5 000 habitants confinés à l'intérieur depuis quatre mois sous la protection du contingent onusien. Dans la foulée, le Conseil de sécurité a appelé le gouvernement sud-soudanais à protéger les bases de l'Organisation et à enquêter sur cette attaque, rappelant que ce qui s’est passé peut constituer un crime de guerre. Cette déclaration qui a tous les airs d’une mise en garde pourrait quelque peu calmer momentanément les esprits.

Toujours est-il que pour de nombreux observateurs, la guerre que connaît en ce moment le Soudan du Sud ne pourrait connaître un début de solution que si certains de ses voisins commencent à se montrer neutres. On est malheureusement loin du compte. La déstabilisation « pilotée par Khartoum » d’après Juba reste, en effet, un scénario plausible. La manne pétrolière du Soudan du Sud est vitale pour Khartoum, qui en tire une redevance indispensable pour son économie. Dans ces conditions, difficile de ne pas s’intéresser à ce qui se passe chez son voisin. Mais il se trouve que l'Ouganda appuie officiellement le pouvoir sud-soudanais. Et le président soudanais, Omar el-Béchir et son homologue ougandais Yoweri Museveni ayant  un vieux contentieux personnels, le Soudan du Sud  se trouve quelque peu pris en otage devant le silence de l’Union africaine depuis de longs mois sur ce conflit.

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