Petit village de pêcheurs au début des années 1980, la ville est aujourd’hui l’une des places fortes de la Chine.
Quand en 1979, le président chinois d’alors, Deng Xiaoping annonce l’ouverture de la Chine, personne n’imagine ce qu’il en résultera. Un petit village de pêcheurs avec moins de 500 000 habitants, Shenzhen, est choisi pour servir de terrain d’expérimentation de la nouvelle orientation de la politique chinoise. Le choix n’est pas anodin. Shenzhen est située en face de Hong-Kong, principale métropole financière en Asie et possession britannique à l’époque. « 20 000 ouvriers sont envoyés par le gouvernement central pour construire la cité. Le premier immeuble de 35 étages sort de terre en 1986 », indique la guide du musée de Shenzhen. Sur les murs de l’institution, on peut voir des photos retraçant des tranches de vie de ces ouvriers dans les chantiers. Et même à l’université où une jeune mère en salle de cours, portant un bébé nu, est assise sur la table à côté de son voisin de banc.
En 2014, Shenzhen c’est près de 2000 Km² avec plus de 10,5 millions d’habitants, selon les chiffres de l’administration municipale des affaires étrangères. Shenzhen c’est aussi le plus grand port de passagers d’Asie à Huang Gang (frontière avec l’administration spéciale de Hong-Kong, territoire rétrocédé à la Chine en 1997). Mais c’est davantage l’un des principaux ports (le terminal à containeurs de Yantian) d’où transitent les marchandises en direction ou en provenance de l’Afrique.
En 2013, les chiffres affichent « plus de 18 milliards de dollars américains en importations et 5 milliards de dollars en exportations avec les pays africains. C’est le contraire des relations de Shenzhen avec d’autres coins du monde, à en croire Yuwen Wang, directeur général adjoint du bureau des affaires étrangères de la municipalité de Shenzhen.
Huit milliardaires sur 100 en Chine continentale viennent de Shenzhen précise la même source. Car on fabrique tout dans cette cité. Les appareils d’emballage, les cafetières, machines à coudre, téléviseurs, téléphone fixe et portable, imprimante, poste radio, ordinateurs, chars, etc. Shenzhen abrite le siège social des équipementiers et fournisseurs de solutions de communication télécommunication Huawei, Hytera et même le mastodonte de l’économie numérique Tencent. Ce dernier est le propriétaire des réseaux sociaux chinois « QQ » et recrute 1000 jeunes diplômés des universités chinoises chaque année depuis cinq ans. De la réussite de Shenzhen, sont nées les zones franches industrielles dans toutes les villes côtières et plus tard à l’intérieur du pays, marquant définitivement l’ouverture de la Chine à l’économie mondiale.
