Le pays fête le 20e anniversaire de la disparition de l’apartheid et l’instauration de la démocratie multiraciale.
Le 27 avril 1994 est une date mémorable pour la République d’Afrique du Sud. C’est ce jour qu’ont eu lieu les premières élections démocratiques et multiraciales du pays. Mais cet anniversaire qui marque aussi la disparation de la politique d’apartheid qui a eu cours dans le pays pendant de nombreuses années se déroule dans un contexte politique agité. En effet, le 7 mai prochain, les électeurs sud-africains sont convoqués aux urnes pour des élections générales. Comme de tradition, c’est l’African National Congress (ANC), le parti le plus important du pays, représentant la majorité noire qui est donné favori. Toutefois, depuis plusieurs années déjà, l’ANC est quelque peu houspillé par certains de ses anciens membres. D’une façon générale, le parti n’occupe plus seul la scène politique. Son influence s’effrite chaque jour davantage.
Au demeurant, si l’Afrique du Sud fête les 20 ans de la disparition de l’apartheid, les inégalités sociales restent nombreuses. Certes, les revenus mensuels des Noirs qui représentent 80 % de la population ont augmenté, mais ils restent modestes. Ils sont six fois moins élevés que ceux de la minorité blanche. Et d’une façon générale, si démocratie, comprise de façon triviale comme « un citoyen, une voix » est une réalité, sur le plan économique, une sorte d’apartheid persiste. L'Afrique du Sud est l'un des pays du monde où l’on pratique l’iniquité et environ 45% des habitants (23 millions) vivent dans la pauvreté, selon des données officielles de 2011. Les Blancs continuent d’être des privilégiés. Ils occupent ainsi 62 % des postes de direction selon des analystes. Par ailleurs, la réforme agraire reste à faire. En effet, à peine plus de 5 % des surfaces agricoles ont changé de main en 20 ans.
