En vingt ans, l'Afrique du Sud post-apartheid a fait des pas de géant pour asseoir la démocratie dans le pays et sortir de la pauvreté plusieurs millions d'habitants. Et si le principe d’un homme, une voix est désormais ancré dans les mœurs de la nation arc-en-ciel assurant à la majorité noire à travers L’African National Congress (ANC) le contrôle du pouvoir politique, de nombreux défis restent encore à relever, notamment la réduction des inégalités économiques entre Blancs et Noirs et le chômage chronique. Véritable gageure, la création d'emplois nécessiterait une croissance bien plus dynamique et une population mieux formée.

Le système éducatif constitue également une source de préoccupation majeure. Certes, les inscriptions à l'université explosent depuis la fin du régime de ségrégation raciale, mais l'école publique de base est d'une qualité très inégale. La minorité blanche, qui a les moyens, inscrit ses enfants dans les établissements privés. Pays à revenu moyen, l'Afrique du Sud est une nation où les inégalités sociales sont les plus criardes. L'extrême pauvreté a diminué grâce à l'aide sociale. Un autre défi de taille à relever demeure la criminalité. L'Afrique du Sud multiraciale reste fortement exposée à la criminalité violente même si le nombre d'homicides a été divisé par deux depuis 1994 (plus de 16.000 d'avril 2012 à mars 2013), et les habitants n'ont qu'une confiance très limitée dans les forces de police. La criminalité est élevée car beaucoup de jeunes Noirs sont au chômage.

Réputée pour son réseau routier et ses infrastructures comparables à un pays développé, l'Afrique du Sud souffre de leur vieillissement. Par ailleurs, les grandes villes sont cernées de bidonvilles où s'entassent des millions de pauvres (13% de la population environ), parfois sans eau courante ni électricité. Il y a un besoin urgent d'entretien et d'agrandissement pour répondre au boom démographique et favoriser l'activité économique. Le fret ferroviaire reste sous-développé tandis que les routes sont dégradées et dangereusement encombrées par les camions. Or, ces infrastructures sont la clé pour que les entreprises investissent et créent des emplois. A la veille d’élections générales, la nation multiraciale est en droit de s'interroger sur son avenir de grande puissance africaine et se retrouve contrainte de gérer une phase délicate de transition économique significative malgré l’émergence d’une élite noire, notamment grâce au Black Economic Empowerment (obligation de quotas noirs pour les postes à responsabilité).