Place Saint-Pierre au Vatican, dimanche de la Divine miséricorde, 27 avil 2014 à midi, le pape François a prononcé la formule de bénédiction finale, clôturant la messe et offrant à la postérité la canonisation des papes Jean Paul II et Jean XXIII. Place à l’histoire ! Celle-ci retiendra que le président du Cameroun, Paul Biya, fut de la vingtaine de chefs d’Etat présents à ce rite solennel, au cours duquel les noms des deux bienheureux ont été ajoutés à la liste des saints. Un office concélébré par le pape François, son prédécesseur, le pape émérite Benoit XVI, quelque 150 cardinaux et un millier d’évêques.
Arrivé à la place Saint-Pierre à 8h38mn, au moment de la procession des évêques, dans la phase préparatoire de la célébration, en même temps qu’une vingtaine d’autres chefs d’Etat, le président camerounais qu’accompagnait la première dame, Chantal Biya, a bénéficié, à l’instar de ses pairs, des attentions particulières du protocole du Vatican. Juste retour des choses à l’égard de cette présence du chef de l’Etat en ces lieux, pour cet événement. Une participation qui sonne comme un témoignage de reconnaissance à l’égard de deux grandes figures de l’Eglise. Deux papes aux yeux desquels le Cameroun et l’Afrique avaient trouvé grâce, selon de nombreux observateurs et sur la foi de millions de fidèles. Jean Paul II, l’on s’en souvient, avait effectué deux voyages apostoliques, en 1985 et 1995, dans notre pays. Le pape Jean XXIII ouvrit, quant à lui, à travers le concile Vatican II qu’il réunit en 1963 à Rome, l’Eglise à une plus grande tolérance, à l’acceptation des autres. Avec à la clef, l’inculturation de l’évangile, une expression plurielle dans l’adoration incluant la lecture de la messe dans les langues nationales et l’introduction des instruments de musique locaux comme outils de louanges.
Ce sont ces deux pasteurs qui ont été élevés hier au rang de saints. Dans son homélie le pape François leur a rendu un hommage appuyé. S’appuyant sur l’évangile de Jean sur la résurrection où Thomas touche les plaies du Christ avant de professer sa foi, le souverain pontife explique que les deux nouveaux saints « ont eu le courage de regarder les plaies de Jésus, de regarder ses mains blessées et son côté transpercé ». Sans honte et sans être scandalisés. « Ils ont été des prêtres, des évêques du XXème siècle. Ils en ont connu les tragédies, mais n’en ont pas été écrasés », a poursuivi le pape François. Et de spécifier : Jean XXII est le pasteur qui s’est soumis à l’esprit en convoquant II. Jean-Paul II, ajoute-t-il est le pape de la famille. C’est d’ailleurs comme tel qu’il souhaitait qu’on se souvienne de lui, a rappelé le souverain pontife. D’où le recours à son intercession pour l’Eglise. Pour qu’elle écoute l’esprit, que Saint Jean-Paul II lui apprenne à ne pas se scandaliser des plaies du Christ, en ce moment où elle vit un chemin synodal sur la famille et avec la famille.
La canonisation des deux papes disparus constituait l’aboutissement d’un processus dont l’une des dates marquantes fut, en ce qui concerne le pape Jean Paul II, la béatification le 1er mai 2011. Tout comme aux obsèques de ce pape disparu en 2005, le couple présidentiel avait déjà pris part à cette célébration au cours de laquelle le futur saint était élevé au rang de bienheureux. Dans l’essence du sermon de Jésus sur la montagne, relayé par la Bible dans le cinquième chapitre de l’évangile de saint Mathieu. Comment ne pas se remémorer les paroles du chef de l’Etat, une fois de retour au Cameroun après avoir pris part en 2005 à ces obsèques ? Lorsqu’il avait déclaré : « Le monde et le Cameroun viennent de perdre respectivement un grand homme et un grand pasteur. Le Cameroun se devait d’être présent pour un hommage à cet être exceptionnel ».
