Le couple présidentiel camerounais, a pris part au Vatican à la messe de canonisation des papes Jean Paul II et Jean XXIII, confirmant l'excellence des relations entre le Cameroun et le Saint-Siège. Au Cameroun, en Afrique comme ailleurs, les moments de fête ou de détresse sont l’occasion de brasser la liste de ses amis. Ainsi, la messe de canonisation des papes Jean-Paul II et Jean XXIII dite, le dimanche 27 avril 2014, place Saint-Pierre à Rome, a permis, s’il en était encore besoin, au Vatican de savoir pouvoir compter sur l’amitié et l’attachement du Cameroun. Deux valeurs élégamment exprimées par la présence, à la tête d’une délégation officielle du Cameroun, du président Paul Biya qu’accompagne la première dame. Il en fut de même aux obsèques, le 8 avril 2005, et à la béatification, le 1er mai 2011, du pape Jean Paul II. A ces deux occasions aussi, le chef de l’Etat était effectivement présent, ainsi que la première dame, Chantal Biya. Cette dimension n’a pas échappé à la communauté camerounaise d’Italie. Laquelle a réservé un accueil émouvant au couple présidentiel.

De fait, entre le Cameroun et le Vatican, les relations se densifient et s’améliorent dans le temps. Les récentes manifestations les plus éloquentes de cette belle entente, outre l’actuelle visite officielle du chef de l’Etat au Vatican, étant la signature, le 13 janvier 2014, entre le gouvernement et le Saint-Siège, d’un accord cadre relatif au statut juridique de l’Eglise catholique au Cameroun. Bon nombre d’observateurs ont vu dans cet accord une retombée de la visite officielle effectuée par le chef de l’Etat au Vatican en octobre 2013. Il y a lieu de signaler, pour l’histoire, que c’est en novembre 1986 que le président Paul Biya avait effectué sa première visite officielle au Vatican.

Le pape Jean Paul II dont le nom vient d’être inscrit dans la liste des saints, à travers sa canonisation, au même moment que le pape Jean XXIII (1958-1963), a de la même manière affiché son amitié pour le Cameroun, en y effectuant deux voyages apostoliques, en août 1985 et en septembre 1995. C’est ou au cours de cette deuxième visite qu’il avait promulgué à Yaoundé, « l’exhortation apostolique post-synodale Ecclésia in Africa ». Successeur de Jean Paul II, le pape Benoit XVI a maintenu vive cette flamme d’amitié entre le Cameroun et le Saint-Siège. Au point de consacrer à notre pays sa toute première visite en Afrique. C’était en mars 2009. Ce fut aussi pour le souverain pontife, l’occasion de promulguer l’ "intrumentalis laboris", document de travail du deuxième synode spécial des évêques consacré à l’Afrique.

C’est en 1966 que des relations diplomatiques avaient été nouées entre le Cameroun et le Saint-Siège, à l’issue d’une visite officielle au Vatican du président Ahmadou Ahidjo. Le Saint-Siège ouvre aussitôt une nonciature apostolique à Yaoundé et le Cameroun, une chancellerie à Rome. Dans la mise en œuvre de sa diplomatie de présence, le président Paul Biya désigne un ambassadeur résident au Saint-Siège en 2002, mettant fin à une tradition selon laquelle le Vatican était couvert par le chef de la mission diplomatique du Cameroun en Allemagne. Successeur au Saint-Siège de Philippe Mataga qui était décédé sans pouvoir entrer en fonction, l’ambassadeur Antoine Zanga est actuellement en poste au Vatican. Voici comment le pape Benoit XVI appréciait l’état des relations bilatérales à l’occasion de la remise des lettres de créance du nouvel ambassadeur, le 16 juin 2008 : « Je me réjouis de l’attention que les autorités camerounaises portent à la place de l’Eglise et à son travail en particulier dans le domaine scolaire et sanitaire, sachant également que son œuvre est aussi largement appréciée par la population.»

L’action sociale de l’Eglise catholique au Cameroun est en effet déterminante. A travers surtout l’éducation et la santé, investies dans la qualité. Avec quelque 350 écoles maternelles, 1005 écoles primaires, 139 établissements secondaires, sept universités dont le fleuron est l’université catholique d’Afrique centrale installée à Yaoundé.

Dans le secteur de la santé, l’Eglise catholique aligne 23 hôpitaux, 228 dispensaires, 10 léproseries, 11 maisons d’accueil, 12 orphelinats. A noter, l’hôpital de référence de Shisong dans la région du Nord-Ouest héberge l’unique centre de cardiologie en Afrique centrale et occidentale où est pratiquée la chirurgie à cœur ouvert.